Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1852, série 5, volume 1, partie administrative)

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CJRCULA1RES.

OIRCULAIREB.

A M. le préfet d Paris, le 14 avril 1832.

Monsieur le préfet, l'étude de la géologie a fait en France, décries "° depuis une quarantaine d'années, de nombreux et incontesgeoioyiques tables progrès, et Jje n'ai pas besoin de vous rappeler tout le 1 D 1 rr agronomiques. ' parti que l'on a tiré et que l'on tire tous les jours de cette science pour l'exploitation des mines, pour l'aménagement des eaux minérales, pour la recherche des eaux jaillissantes, pour l'exécution des travaux publics, et enfin pour l'agriculture. Depuis que, par les soins de deux éminents ingénieurs dont le eorps des mines s'honore à juste titre , la carte géologique générale de France a été publiée, un assez grand nombre de cartes géologiques départementales ont été exécutées ou entreprises à l'aide de fonds votés par les conseils généraux ou de subventions du trésor public. Ces cartes ont donné, pour chacun des départements qu'elles concernent, des notions infiniment utiles sur la nature des terrains, des roches qui les composent, et des minéraux qu'ils peuvent renfermer. Pour quelques-uns des départements dont il s'agit, les ingénieurs auteurs des cartes départementales ont été plus loin encore : ils ont cherché à se rendre compte, au point de vue agricole, de la composition pétrographique des diverses formations géologiques, de la composition minéralogique et chimique des terres végétales, et enfin des cultures qui y sont le mieux appropriées. H n'est pas nécessaire d'insister longuement, monsieur le préfet, sur l'utilité que doivent présenter, pour les localités, des recherches de cette nature : tout le monde comprend les relations qui existent entre la nature géologique du sol et les produits que l'on doit en retirer ; il est donc d'un grand intérêt public d'encourager ces recherches, je dis plus, de tendra à les généraliser. Comme le faisait observer l'un des auteurs de la carte géologique générale de France dans une lettre qu'il écrivait, il y a quelque temps, à mon prédécesseur, il ne saurait y avoir de plus utile direction à donner aux travaux de MM- les ingénieurs des mines, et je ne puis mieux faire que de reproduire ici, textuellement, les considérations que cet habile ingénieur faisait valoir à l'appui de son observation : « A l'époque où les » cartes géologiques départementales ont été commencées, » les entreprises industrielles avaient acquis un grand déve-

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loppement. Les recherches de charbon poursuivies avâc activité dans beaucoup de départements étaient souvent entreprises sans discernement. Ces préoccupations du moment ont exercé de l'Influence sur l'exécution des cartes géologiques départementales ; les ingénieurs qui en ont été chargés se sont surtout proposé de faire connaître avec détail les terrains où les recherches de substances minérales pouvaient être faites avec quelque chance de succès, ainsi que les terrains où elles étaient totalement infructueuses. ïl en est résulté que ces cartes n'ont été souvent qu'un développement de la carte géologique générale. Leurs auteurs ont perfectionné les contours des terrains et ils ont, avec justesse, admis des divisions plus nombreuses dans les formations ; mais très-peu d'ingénieurs se sont préoccupés de la nature intime des roches, et cependant cette nature influe très-profondément sur le genre de culture qui peut y être le mieux approprié. » J'ai pensé, monsieur le préfet, qu'il convenait de diriger vers ces questions, d'une si haute utilité pratique, l'activité et l'intelligence de MM. les ingénieurs des mines ; il y a là, pour eux, de nouveaux et de grands services à rendre, et c'en est assez, j'en suis assuré à l'avance, pour exciter leur émulation et leur zèle. Sans doute, des travaux de cette nature ne sont pas l'œuvre d'un jour ; sans doute, ils doivent exiger du temps et aussi d'assez fortes dépenses ; ïfîai's, sous ce dernier point de vue, les départements ne peuvent manquer d'apprécier les avantages qui résulteront de ces travaux pour l'amélioration de l'agriculture locale , et ils n'hésiteront certainement pas à les seconder au prix de quelques sacrifices : quant au temps, il ne saurait y en avoir de mieux employé, et c'est d'ailleurs une raison de plus pour ne pas différer davantage la réalisation de cette importante entreprise. Dans tous les cas, monsieur le préfet, il convient de se mettre immédiatement en mesure d'établir la dépense probable pour chaque département de ce que l'on peut appeler sa carte géologique agronomique , et le nombre d'années que la rédaction de cette carte paraîtrait devoir exiger. Je vous prie d'inviter MM. les ingénieurs des mines de votre département à s'occuper de ce travail préparatoire, de manière qu'il