Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1852, série 5, volume 1, partie administrative)

CIRCULAIRES.

ST&ÇjU LA-I8ES. iniques, et je ne .puis que Içs rerouin.undei- apx ittruicaiiojiv de MM. les ingénieurs; il importe que tous soient convaincus de la haute utilité de l'œuvre à laquelle le gouvernement les convie ; il faut surtout que tous s'y dévouent avec ardeur et persévérance : plusieurs années sans doute leur seront nécessaires pour mener à fin la carte agronomique d'un seul département; souvent même beaucoup de soins, beaucoup de fatigues seront employés par eux pour obtenir des résultats qui pourront quelquefois, surtout pour des esprits superficiels, n'avoir qu'une faible valeur; mais ils auront toujours, quant à eux, la conscience d'un service rendu au pays, et tôt ou tard ils en seront récompensés par la reconnaissance de leurs concitoyens. Vous trouverez ci-joints, monsieur le préfet, quelques exemplaires de la notice rédigée par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, et que j'ai approuvée pour servir de base aux études de MM. les ingénieurs. Je vous prie de faire parvenir à chacun d'eux l'exemplaire qui lui est destiné. Je vous prie en même temps de m'accuser réception de la présente circulaire et des documents qui l'accompagnent. Recevez , monsieur le préfet, l'assurance de ma considéraconsidération la plus distinguée. Le ministre des travaux publics, P. MAGNE.

Note relative aux cartes agronomiques. Une carte agronomique a pour objet d'exprimer les relations qui existent entre les opérations agronomiques et la disposition géographique du sol. Ces relations sont de plusieurs natures. Les unes sont la conséquence des facilités qu'une contrée peut posséder pour le transport des matières premières de l'agriculture , et notamment des amendements, et pour l'écoulement de ses produits, en raison de la disposition des voies de communication par terre, par chemins de fer ou par eau, et en raison aussi de la distribution de la population et de la position des centres de population agglomérée. D'autres tiennent à l'influence que la forme géographique du sol exerce sur l'action des agents extérieurs, en raison du

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climat général de la contrée, de la hauteur et de l'exposition de chaque localité, de la quantité de pluie qui tombe en chaque lieu, etc. Enfin, d'autres relations qui sont indépendantes des premières, mais qui concourent essentiellement avec elles dans la production du résultat final de la culture, dérivent de la composition et de la structure du sol , de sa géographie intérieure ou de sa constitution géologique. Les opérations agronomiques s'exercent directement sur la terre arable ou la terre végétale, qui est ce qu'on appelle proprement le sol d'une contrée ; mais, lorsqu'on veut en venir à des désignations précises, on distingue le sol du sous-sol qui est la masse du terrain recouvert par la terre végétale. Le sous-sol est ordinairement l'objet exclusif de la géologie, qui fait abstraction de la terre végétale. La terre végétale est généralement l'objet direct et souvent unique des études des agronomes, surtout de ceux qui sont étrangers à la géologie. Mais le sol et le sous-sol ont entr'eux de nombreux rapports, et le sous-sol influe puissamment sur la nature de la terre végétale et sur tout ce qui s'y passe. Les végétaux croissent sous l'influence combinée du sol et du sous-sol, et une carte agronomique est par suite une sorte de corollaire de la carte géologique de la contrée à laquelle elle se rapporte. Si la végétation dépend de la nature du sol, c'est en partie parce qu'elle dépend essentiellement de la nature des eaux qui baignent les racines des végétaux; or, l'abondance, la teneur chimique et le mode de filtration des eaux dont la terre végétale est plus ou moins pénétrée, dépendent presque nécessairement de la nature et de la structure du sous-sol en même temps que de celle du sol. La terre végétale, quoiqu'elle ait souvent une origine indépendante du sous-sol et qu'elle ait été quelquefois modifiée par les travaux des hommes, a cependant presque toujours de nombreux rapports avec le sous-sol ; elle reste la même tant que le sous-sol ne varie pas, et elle varie lorsque le sous-sol change. Sans être absolument exempte d'exceptions, cette relation est tellement constante qu'un géologue exercé peut très-fréquemment se passer de fouilles pour colorier une carte géologique ; il lui suffit de jeter un coup d'œil sur les sillons pour y lire la nature du sous-sol qu'ils recouvrent.. La terre végétale n'est, pour ses LOIS ET DÉCRETS, 1S52. Tome I. 16