Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1853, série 5, volume 2, partie administrative)

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

fondeur habituelle, il aborde et résout une question des plus importantes pour l'histoire naturelle du globe, à savoir: les rapports qui existent nécessairement entre les phénomènes de

SUR

M.

EBELMEN.

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» la vie à sa surface. Quand Saussure eut démontré, par ses » belles expériences, cette loi de la nature en vertu de laquelle » le carbone passe de l'atmosphère dans les végétaux pour

rique. Les diverses bases qui se séparent de la silice par la

» être bientôt restitué à l'état d'acide carbonique, soit par » leur décomposition, soit par les animaux qui s'en nourrissent,

décomposition des roches ignées déterminent en effet, en se

» on crut que cette rotation du carbone assurait la perma-

peroxydant et en se carbonatant, la précipitation, la minérali-

» nence de la composition de l'air atmosphérique. On voit » maintenant qu'il faut faire intervenir dans la question des

l'altération des roches et la composition de l'air atmosphé-

sation de l'oxygène et de l'acide carbonique. Ce dernier élément surtout est absorbé en grande quantité, et un calcul

» phénomènes d'un tout autre ordre et que les éléments miné-

bien simple montre qu'une faible épaisseur de roche plutonique décomposée suffirait pour la précipitation et l'absorption

» raux de la croûte terrestre concourent aussi, par des réac» tions inverses les unes des autres, à la production de cet

complète de l'acide carbonique contenu dans l'atmosphère. Or les couches argileuses des terrains stratifiés accusent la dé-

» équilibre. » Dans son troisième mémoire, Ebelmen commence par faire voir que les calcaires bleuâtres si communs dans toutes les

composition de masses immenses de roches plutoniques et, par conséquent, la précipitation de quantités d'acide carbonique hors de toute proportion avec celles qui existent actuellement dans l'air. Ce résultat s'explique sans qu'il soit nécessaire d'admettre que l'air ait eu, aux diverses époques géolo-

formations secondaires doivent, en grande partie, leur coloration à de la pyrite de fer pulvérulente disséminée dans toute leur masse et que ces calcaires se décolorent par la combustion

giques , une composition très-différente de celle qu'il présente aujourd'hui. Ebelmen voit, en effet, dans les phénomènes

lente de cette pyrite avec formation d'oxyde de fer, partout où Ils se trouvent en contact avec l'atmosphère ou avec des eaux aérées. Se fondant alors sur la transformation bien connue des

volcaniques, la principale cause qui restitue à l'atmosphère

sulfates en sulfures par les matières organiques en décomposi-

l'acide carbonique que la décomposition des roches en préci-

tion spontanée, Ebelmen revient avec plus d'autorité sur une idée déjà développée par lui dans ses précédents mémoires.Cette

pite continuellement; il insiste sur ce fait intéressant, que la formation des roches ignées est accompagnée du dégagement

formation permanente de pyrites par la décomposition conti-

d'un gaz que précipitera et que fixera ensuite la destruction des mêmes roches. Tous les faits qu'Ebelmen a consignés dans

nuelle de sulfates au sein des mers où se déposent les roches stratifiées lui est maintenant démontrée ; elle doit être alors

ses mémoires font, comme il le dit lui-même dans son style clair et concis, ressortir la liaison intime que tous les grands

une cause puissante de restitution d'oxygène à l'atmosphère

phénomènes de la nature ont les uns avec les autres. « La

sous forme d'acide carbonique, tandis que l'altération des mêmes pyrites dans les roches stratifiées des continents est

«chaleur centrale, ajoute-t-il, cause première de toutes les » actions volcaniques, paraît indispensable à l'entretien de la

et de la fixation dans les sulfates, ces deux réactions con-

» vie organique à la surface. Supprimez les phénomènes vol-

traires devenant ainsi par leur balancement un double régula-

» caniques et bientôt l'acide carbonique de l'air aura disparu.

teur de la composition de notre atmosphère.

» Cette vie intérieure du globe terrestre, rendue manifeste par

Comme l'a donc si bien dit M. Dumas, la chimie annonçait que la proportion des éléments de l'air se maintient inva-

» les mouvements de sa croûte solide, par les déchirements du » sol, par ces violentes éruptions de gaz et de matières en » fusion, serait une des conditions essentielles du maintien de

une cause non moins énergique de soustraction de l'oxygène

riable ; notre orgueil trouvait la raison de cet équilibre dans l'action des plantes qui lui rendent l'oxygène que l'homme et