Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 5, partie administrative)

LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

ciales du Jardin d'acclimatation, a été rigoureusement observé, aucun cas de l'épizootie no s'est manifesté daus les environs; en sorte qu'il paraît certain que, cette fois encore, le danger est conjuré. Mais cet incident, aussi grave qu'inattendu, puisque, parmi les bestiaux attaqués dans la dernière invasion, figuraient des animaux qui ne sont pas de l'espèce des ruminants, tendait à prouver que, contrairement à l'opinion reçue jusqu'à présent, les bêtes à cornes et même les moutons n'étaient pas les seuls qui fussent aptes à propager le typhus. Le Gouvernement se vit donc dans la nécessité de recourir à de nouvelles restrictions, et un second décret a étendu les défenses édictées par le premier à tous les quadrupèdes, à l'exception seulement du cheval, de l'âne, du mulet et du chien. Tel est aujourd'hui l'état des choses, et on peut avoir la confiance qu'avec le dévouement incessant et éclairé que chacun apporte à l'œuvre commune, nous pourrons maintenir cette situation et nous garantir du fléau. L'administration s'empresse, d'ailleurs, d'atténuer autant qu'il est en elle les entraves que l'intérêt de l'une des branches les plus importantes de la richesse publique impose à l'industrie et au commerce, et elle accorde des facilitésd'importation de produits toutes les fois qu'elle croit pouvoir le faire sans inconvénient. INDUSTRIE

ET

COMMERCE.

La situation a été satisfaisante pendant l'année i865, et les dernières informations constatent que, grâce au prix modéré de l'escompte et à la reprise de nos relations commerciales et maritimes avec les États-Unis, une amélioration est à signaler. En ce qui concerne l'industrie du coton, on prévoyait généralement au commencement de l'année que la guerre des États-Unis touchait à son terme. Les événements n'ont pas tardé à justifier cette prévision, et la rapidité avec laquelle ils se sont accomplis a d'abord jeté une certaine indécision dans les esprits ; on redoutait, d'ailleurs, une baisse plus ou moins forte dans le prix de la matière première. En effet, en avril, avec un stock de 63,ooo balles au Havre, la baisse était comparativement à la fin de décembre précédent, de 280 fr. par 100 kilogrammes pour les New-Orléans, et de 100 fr. pour les Surate-Tennevilly, ce qui n'avait pu s'effectuer sans imposer de grands sacrifices aux détenteurs d'anciens approvisionne-

SUR

LES MINES.

ments. Toutefois, la confiance commençait à renaître, quand l'assassinat du président Lincoln est venu jeter un nouveau trouble dans les affaires industrielles. Après un moment d'hésitation, l'activité s'est manifestée, et, au mois de mai, la difficulté de se procurer des ouvriers cotonniers s!est fait sentir tout d'abord dans la Seine-Inférieure; le Calvados, l'Orne, le Haut-Rhin, les Vosges, et d'autres départements éprouvés par la crise, ont, à quelques mois de distance, suivi le mouvement. A partir de cette époque, l'activité a progressé, les salaires ont commencé à se relever, et, les besoins de la consommation aidant, le manufacturier a pu obtenir des prix plus rémunérateurs. Cependant l'incertitude au sujet des approvisionnements existant en Amérique pesait toujours, sinon sur le travail, au moins sur l'entrain des transactions. C'est en octobre qu'il a paru certain que les approvisionnements américains étaient peu importants. La spéculation a ramené la hausse, qui a fléchi de nouveau en novembre, parce que l'expérience a prouvé que, passé un certain prix, le coton manufacturé cesse d'être recherché par la consommation. En somme, le travail est actif partout, les chômages des années antérieures ont disparu, et l'industrie cotonnière ne semble plus attendre, pour prendre le développement dont elle est susceptible, que le retour espéré, dans un avenir prochain, à des prix, sinon aussi modérés qu'ils étaient avant la guerre des États-Unis, au moins à l'abri des brusques oscillations qui ont été une source d'hésitation et de malaise. Pendant les onze premiers mois de i865, l'importance du coton en laine, exportation déduite, s'est élevée à 53.921.Z171 kilogrammes; elle avait été, pendant la même période de 186/t, de 5i.2t5.6o3 kilogrammes. L'industrie de la laine, à part quelques exceptions, dues à des causes secondaires ou momentanées, a présenté, dans son ensemble, une bonne activité. Elle a été favorisée vers le milieu de l'aunée par les achats des Américains, qui ont commencé à reparaître sur nos marchés, et plus tard aussi, dans une certaine mesure, par la convention de commerce avec l'Espagne, qui a ouvert de nouveaux débouchés, principalement aux départements du Midi. Ceux-ci ont pu déjà reconnaître combien, pour quelques fabrications spéciales dont ils sont le centre (fabrication des lacets, de la passementerie, etc.), étaient exagérées les plaintes que le traité de commerce avec le Zollverein avait fait naître. D'un autre côté, Fin-