Annales des Mines (1866, série 6, volume 5, partie administrative)
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LOIS , DÉCRETS ET ARRÊTÉS
Les canaux navigables, dont la longueur totale est, comme nous l'avons dit, de /1.800 kilomètres, représentent une dépense d'environ 800 millions. Sur cette longueur, i.o3o kilomètres sont l'objet de concessions, en sorte que l'étendue des lignes administrées par l'État n'est que de 0.770 kilomètres. Quelques nouveaux canaux, d'une longueur eusemble de 160 kilomètres, sont en outre en voie d'exécution. Ce sont ceux de Vitry à Saint-Dizier, des houillères de la Sar're, de Roubaix, de la Rochelle à Marans, et de la haute Seine entre Troyes et Bar-sur-Seine. Le canal de Vitry à Saint-Dizier, de Z10 kilomètres de longueur, doit mettre le bassin métallurgique de la Haute-Marne en communication d'une part avec les houillères de la Sarre, de l'autre avec celles du nord de la France et de la Belgique. Les industriels de la Haute-Marne, comprenant tout l'intérêt qui s'attache pour eux à la création de cette voie navigable, ont offert à l'État une avance de 1.600.000 francs pour hâter l'achèvement dés travaux, et cette offre a été acceptée par une loi du i5 avril i865. Le sacrifice que s'imposaient ainsi les intéressés a porté ses fruits. Les travaux, activement poussés en i865, sont aujourd'hui à peu près terminés, et la navigation pourra, dès le commencement de l'année 1867, être ouverte entre Saint-Dizier et Vitry. Il ne restera plus qu'à terminer quelques kilomètres ontre Saint-Dizier et Chamouilley, où est établie la prise d'eau définitive. Des résultats non moins satisfaisants ont été obtenus pour le canal des houillères de la Sarre, exécuté également à l'aide d'une avance de lomillions de francs offerte par les industriels del'Alsace et acceptée par la loi du 20 mai 1860. Ce canal, d'une longueur totale de 84 kilomètres, dont 8",5 sur le territoire prussien, et iok,5 sur la partie limitrophe entre la France et la Prusse, peut être aujourd'hui considéré comme terminé, et la navigation y sera ouverte, suivant toute probabilité, dans les premiers mois de 1866. Le canal de Roubaix, destiné à créer une communication navigable entre les bassins de l'Escaut et de la Lys par les vallées de l'Espierre et de la Deule, est déjà ouvert depuis plusieurs années, d'une part sur le versant de la Deule, et de l'autre sur le versant de l'Escaut, entre cette rivière et Roubaix. Il reste à réunir ces deux sections, en franchissant le faîte qui les sépare, au moyen d'un canal à point de partage de 8 kilomètres de longueur. Les projets définitifs de ce canal étaient terminés en 186Z1, mais tous les fonds disponibles ont dû être affectés jusqu'ici au payement des
SUR LES MINES.
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indemnités de terrain, qui atteignent un chiffre très-élevé, et les travaux ne pourront être entrepris qu'en 1866. Le canal de Marans à la Rochelle, commencé en vertu d'un décret impérial du 28 messidor an XIII, et exécuté lentement pendant de longues années à l'aide de condamnés militaires, a pour objet de mettre le port de la Rochelle en communication avec le port de Marans et la vallée de la Sôvre; sa longueur est de 2Z1 kilomètres. Les travaux sont très-avancés; et pourront être promptement terminés, dès que des crédits suffisants y seront affectés. Le canal de la haute Seine-a été ébauché en 18/18 sur toute sa longueur entre Troyes et Bar-sur-Seine, mais les travaux n'ont été repris jusqu'ici que dans la section comprise entre Troyes et les Maisons-Blanches, sur io kilomètres de longueur. On obtiendra dès cette année un résultat important pour la ville de Troyes, en terminant en amont de la ville une nouvelle cale qui sera affectée à la confection des coupons de charpente, et qui permettra de rendre à sa destination le port de Troyes, dont le commorce était privé depuis longtemps. Enfin on a continué en i865 les travaux qui ont été entrepris pour l'amélioration des anciens canaux, et dont les résultats sont vivement appréciés par la batellerie; ces travaux se sont appliqués notamment aux canaux de la haute Deule, du Centre, de Bretagne, de la Somme, du Rhône au Rhin, de Bourgogne. L'Administration a d'ailleurs recueilli tous les documents nécessaires pour obtenir un ordre de priorité entre les divers perfectionnements que réclament encore nos voies navigables, et pour se mettre en mesure de donner l'emploi le plus utile possible aux allocations extraordinaires qui pourraient être mises à sa disposition. PORTS MARITIMES.
L'amélioration des ports maritimes répond à un double intérêt. Pour nos grands ports, qui forment le siège principal des transactions internationales, l'intérêt est éminemment commercial. Ces ports doivent offrir à la navigation, outre la facilité d'accès et la sécurité, de vastes surfaces d'eau pour le stationnement des navires, un grand développement de quais pour le chargement et le déchargement des cargaisons, des entrepôts destinés à recevoir les marchandises, des instruments de visite et de radoub pour les bâtiments.