Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative)

SDR LOIS,

LES

MINES.

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DÉCRETS ET ARRÊTÉS

•temps n'avait pas dépassé la moyenne annuelle de cinq, a pris tout à coup des proportions inattendues. Le 1" septembre, à la suite de pluies torrentielles, un pont s'est écroulé sur la ligne d'Avignon à Marseille, au moment du passage d'un train de marchandises ; le mécanicien et le chauffeur ont été les victimes de cet effondrement. L'accident de Saint-Maixent, survenu à la date du h septembre sur le chemin de fer de Poitiers à la Rochelle, et celui de Franois, sur la ligne de Dijon à Besançon, arrivé le a3 décembre, ont coûté la vie, le premier à six voyageurs, le second à onze voyageurs et à cinq agents de la compagnie. L'accident de Saint-Maixent est dû à un déraillement dont il a -été jusqu'à présent impossible de découvrir la cause. La voie était en bon état; les règlements avaient été observés, et l'on est, en quelque sorte, obligé d'inscrire le fait et ses funestes conséquences au compte de la force majeure. Il n'en est pas de même de l'accident de Franois. Il s'agit ici de la collision de deux trains marchant en sens contraire, et, bien qu'elle se soit produite sur une section à simple voie, il est évident que, si les règlements avaient été observés, on n'aurait pas à déplorer la catastrophe qui a apporté un si douloureux contingent à la statistique de 1866. L'instruction judiciaire a constaté la culpabilité du sous-chef de gare, qui a été condamné au maximum de la peine. Il est important d'ajouter que les chiffres ci-dessus rappelés ne représentent que le nombre des personnes tuées par le fait de l'exploitation ; ils ne comprennent pas les voyageurs ou les agents qui ont été, cette année encore, victimes de leur propre imprudence ou de la violation des règlements. Les résultats de l'exploitation commerciale ne sont pas encore relevés pour 1866, et nous ne pouvons que constater les faits principaux relatifs â l'exercice i865. Pendant cet exercice, la longueur moyenne des chemins exploités a été de 13.228 kilomètres ; le nombre total des voyageurs s'est élevé à 8Zi.o25.5i6, et la distance moyenne parcourue à ko kilomètres, soit 3 milliards 361 millions de voyageurs transportés à 1 kilomètre. Quant aux marchandises de petite vitesse, le nombre de tonnes transportées à toute distance a été de 3Zi.oig.Zi36, et le parcours moyen de i5a kilomètres, ce qui équivaut à 5 milliards 171 millions de tonnes ramenées au parcours de 1 kilomètre. Les recettes brutes se sont élevées, pour les voyageurs, à

i8Zi.2i5.2i5 francs; pour les marchandises de petite vitesse, à»

francs, et pour les produits divers, soit de la grande, soit de la petite vitesse, à 80.052.Z17Z1 fr. : ensemble 578.856.871.frComparés aux résultats correspondants de l'exercice i86Zt, les chiffres qui précèdent permettent de se rendre un compte sommaire des conséquences que les réductions de tarif ont eues pour les intérêts commerciaux. Malgré l'ouverture de lignes à forte» rampes et à faibles rayons, malgré les conditions coûteuses dans lesquelles se présentait l'exploitation de ces sections nouvelles, l'abaissement du tarif moyen kilométrique des marchandises depetite vitesse a suivi la marche constamment décroissante que l'o» constate depuis l'origine des chemins de fer. Ge tarif moyen, qui ea 186Z1 ressortait à 6cent.i7, n'est plus en i865 que 6ceBt.o8. C'est doncune réduction de oC6nt.59 qui, appliquée à 5 milliards 171 millions de tonnes transportées à 1 kilomètre, représente pour l'industrie et le commerce une économie de Zi.65Zi.ooo francs. Si l'on se reportait à quelques années en arrière, à i855 par exemple, on trouverait que, dans cette période de dix ans, le pris moyen kilométrique des marchandises s'est abaissé de icent,i7, et que cette réduction, combinée avec le tonnage de i865, représente une différence de plus de 81 millions de francs. Dans un des derniers exposés de la situation de l'Empire, nous signalions, parmi les faits les plus intéressants de l'exploitation des chemins de fer, les abonnements hebdomadaires consentis par la compagnie de l'Est aux ouvriers de Mulhouse qui habitent la campagne et que leurs travaux appellent journellement dans les fabriques de la ville. Cette mesure libérale a reçu, en 1866, uneextension nouvelle; des abonnements du même genre et ayant le même objet ont été créés sur d'autres points du réseau de l'Est,, en Alsace et en Lorraine. La compagnie du Midi a suivi cet exemple; elle a aujourd'hui des abonnements pour les nombreux ouvriers des mines de Graissessac qui partent tous les jours de Bédarrieux pour se rendre à leurs travaux. Elle a fait plus; elle a voulu faciliter aux populations des Landes le moyen d'envoyer à peu de frais leurs enfants aux écoles communales, et elle délivre à ces jeunes voyageurs des cartes d'abonnement mensuel à des prix exceptionnellement réduits. On ne saurait trop applaudir à de semblables mesures ni trop féliciter les compagnies qui en ont pris spontanément l'initiative. Tous ces abonnements, pour les ouvriers de l'Alsace et de la Lorraine, pour les mineurs de Graissessac, pour les enfants des31Z1.609.18i