Annales des Mines (1870, série 6, volume 9, partie administrative)
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ENQUÊTE OFFICIELLE
SUR
LA
CONDITION
DES
OUVRIERS
Il est peu d'établissements qui possèdent, à proprement parler, une infirmerie où les malades peuvent être soignés jusqu'à leur complète guérison. Le plus souvent, le local contient quelques lits, disposés seulement pour donner les premiers soins aux blessés qu'il serait dangereux de transporter sur l'heure à domicile. Les infirmeries ne sont utiles que dans les établissements isolés; pour ceux qui se trouvent à proximité des villes, il y a profit à s'assurer l'accès dans les hôpitaux considérables, où le traitement sera moins coûteux et le service plus régulier. Quant aux industriels privés de cette ressource, ils pourraient se concerter pour former des groupes d'établissements voisins, dont les ouvriers seraient soignés dans une vaste infirmerie construite à frais communs. Toutefois, de semblables projets ne laissent pas de rencontrer des obstacles, même de la part de ceux qui en recueilleraient toute l'utilité. L'ouvrier éprouve pour l'hôpital une répugnance que les sociétés du Couillet et de Chàtelineau (centre du Hainaut), animées des plus louables intentions, n'ont pu vaincre que par la rigueur, €n privant de tout salaire, même réduit, pendant la durée de leur incapacité de travail, les malades qui refusaient de se faire soigner à l'infirmerie. Les sociétés de Mariemont, de Monceau-Martinet, du Bois-duLuc (Charleroi), celles de Cockerill, d'Engis (Nouvelle-Montagne), de Grivegnée, du Bleyberg (province de Liège), ont aussi établi des infirmeries plus ou moins vastes. Le Borinage n'en possède qu'une, celle du Charbonnage du Grand-Hornu, qui, dans les cas graves, reçoit -les ouvriers du charbonnage voisin du GrandBuisson : « Le service en est fait par un personnel spécial, et les frais (qui se montaient, pourl'année 1868, à6.5oo francs)sont supportés par la caisse de secours du Grand-Hornu. Comme cette caisse, trèsgénéreuse, met, chaque année, à la charge du charbonnage un déficit à combler, beaucoup plus considérable que ne le présentent les caisses des établissements voisins, c'est, en réalité, le charbonnage qui supporte tous les frais occasionnés par cet hôpital. » Enfin huit sociétés charbonnières ont accordé, en 1868, une subvention de Z1.680 francs à l'hospice de Jemmapes, dirigé par les petites sœurs des pauvres.
DANS LES
XI.
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MINES ET USINES DE BELGIQUE.
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INSTITUTIONS DE PRÉVOYANCE.
Caisses de pensions. — Presque tous les établissements miniers de Belgique sont affiliés à des caisses de prévoyance, établies, sous le patronage de l'État, dans chacun des bassins du Couchant de. Mons, du Centre du Hainaut, de Charleroi, de Namur, de Liège. Cette ressource manque aux ouvriers des établissements métallurgiques, qui sont exclus par les statuts des caisses précédentes, ouvertes seulement aux mineurs de toutes sortes, même à ceux, des exploitations libres de minerai de fer. On doit cependant relever quelques abstentions importantes; dans le Borinage, celle des trois sociétés charbonnières de la Grande Machine à Feu de Dour, des Vingt-quatre Actions et de Belle-et-Bonne, qui chacune' ont une caisse particulière destinée à secourir leurs propres ouvriers ; dans le centre du Hainaut,- celle de Fayt-Bois d'Haine, dePéronnes.deBernissart, dont la société pourvoit elle-même aux besoins de son personnel, des familles, des veuves et des enfants, des?, plus anciens employés ; dans les provinces de Namur et de Liège,, celle de quelques charbonnages qui ne comptent pas au nombre des plus importants, Crahay, Minerie, Burton, Val-Notre-Dame, Bois de Gives et Chêneux-Vahairon, auxquels il faut joindre quelques exploitations métalliques, Wedrinet Saint-Marc, Thy-le-Château, Moresnet (Vieille-Montagne), Tramaka et Lovegnée. Les exceptions sont assez rares pour être citées. Dans le bassin de Charleroi, il n'en1 existe pas une seule. Or le nombre total des houillères s'élève à 84 dans le Hainaut (Mons, 25; Centre, 21 ; Charleroi, 38), dans laprovince de Namur à 21, dans celle de Liège à 65; le nombre des mines métalliques est de 9, dans la province de Namur, et de 16 dans celle de Liège.
Les ressources et les opérations des caisses de prévoyance sont, à peu de chose près semblables ; il suffira de les indiquer pour l'une d'elles, celle de Liège par exemple : « Cette caisse,— dit M. l'ingénieur en chef Rucloux, - dont les fonds sont formés par une retenue de 5/4 p. 100 sur les salaires, par une subvention d'égale importance fournie par les exploitants, enfin par des subsides du gouvernement et de la province, accorde : « 1° Des secours viagers aux ouvriers infirmes, aux veuves des ouvriers morts à la suite d'accident et même à leurs ascendants, lorsqu'ils sont sans ressources ; « 2° Une pension temporaire aux enfants en bas âge dont le père ou la