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Annales des Mines (1876, série 7, volume 5, partie administrative)

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AMÉLIORATION DE LA CONDITION DES OUVRIERS DANS LES ÉTABLISSEMENTS MINIERS DE LA PRUSSE.

Par comparaison avec d'autres pays, le nombre des femmes et des enfants attachés à l'exploitation des mines est extrêmement réduit : nulle part on ne les occupe aux travaux souterrains, et leur emploi dans les travaux au jour est soumis à un contrôle sérieux. On comptait, en 1873, sur 2A1.196 ouvriers travaillant aux mines, 8.3oo enfants de 12 à 16 ans et 6./10/1 femmes, soit ensemble iù-7°à» c'est-à-dire 6,1 p. 100 du nombre total ; de ces 1Z1.70/1 femmes et enfants : 54,7 P- 100 étaient employés au chargement et au triage des

charbons; 57,2 p. 100 à la préparation mécanique des minerais et 8,1 p. IOO à divers travaux au jour.

Partout où la nature du travail l'a permis, on a remplacé maintenant le travail à la journée par le travail à la tâche, à prix fait, Le prix est réglé de telle sorte qu'un ouvrier moyennement habile puisse gagner suffisamment, et les bons ouvriers atteignent alors à un salaire considérable. En Westphalie, le prix du travail à la tâche est réglé au commencement de chaque mois; on ne fait de prix convenus définitifs que pour les grands travaux au rocher, percement de galeries ou fonçage de puits, en donnant des primes en cas d'avancement plus rapide. Les travaux au jour sont payés à la journée. Les employés des mines reçoivent un traitement mensuel, avec des gratifications à la fin de l'année ou des parts dans les bénéfices. Les salaires sont payés aux ouvriers tous les mois, en général à la date du 20; dans les premiers jours du mois ils ont droit à un à-compte sur ce qui leur reste dû pour le mois qui vient de finir; le compte n'est réglé définitivement que le 20, et l'on déduit alors, de la somme à payer pour le mois entier, Pà-compte qui vient d'être indiqué, la contribution aux caisses ouvrières, et la retenue, dite Ungeld, pour l'huile et la poudre employées. On suit à peu près le même système dans les autres districts houillers. Dans presque toutes les mines importantes, il existe des règlements de travail spéciaux. Ces règlements, qui sont communiqués aux agents de l'Administration des mines, sont affichés sur la mine; ils ont en général une excellente influence. Les amendes prescrites par ces règlements pour certaines fautes ou négligences sont versées dans une caisse de secours spéciale. 2" SOCIÉTÉS OUVRIÈRES. — Grâce à l'organisation des associations de prévoyance, rendues obligatoires dans toute la Prusse par

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la'loi du 9.h juin i865 (§§ i65 et suivants) (*), les ouvriers miheurs et leurs familles se trouvent à l'abri du besoin, en cas do maladie, d'incapacité de travail ou de mort. Tous les ouvriers sont tenus, en effet, de faire partie de ces associations, lesquelles, de leur côté, leur doivent, à eux et aux leurs, les différents services énumérés au § 171 de la loi.

Hu commencement de l'année 1870, on comptait en Prusse 88 de ces sociétés ouvrières, comprenant255.4o8membres: le plus souvent une même association renferme les ouvriers de plusieurs établissements; ainsi ces 88 sociétés correspondent jà 2.725, mines i85 usines et 17 salines soit en tout à 2.927 établissements différents. La moyenne serait de 2.902 membres par société, mais 17 d'entre elles renferment un nombre d'ouvriers supérieur à cette moyenne, et l'on peut citer en tête la société ouvrière de Bochum (Màrkischer Knappschaftsverein) qui compte 53.619 membres. Les contributions des propriétaires doivent être au moins égales à la moitié des contributions des ouvriers (§ 175); mais, sauf dans quelques sociétés peu importantes, les propriétaires ne bornent pas leur concours au minimum légal, et le plus souvent même ils versent autant que leurs ouvriers. C'est ainsi qu'en 1870 les sociétés ouvrières ont encaissé : francs.

Contribution des propriétaires — des ouvriers Recettes diverses

p. 100.

5.143.059.75 = 42,44 6.102.166,31 = 19,93 977.956,91 = 7,63 12.823.182,97 =100,00

L' importance de ces contributions, pour une Société minière, est souvent très-considérable ; ainsi la Société du Mansfeld, à Eisleben {Mandsfeld'sclic Gevoerksctiafl), la plus puissante, d'ailleurs, de la Prusse, a versé en 187/1 pour sa contribution à la caisse de la société ouvrière, une somme de 2oo.625r,5/i, sans compter une dépense de 7o.762',56 en secours extraordinaires et pensions distribués directement aux ouvriers. Grâce à un semblable concours des propriétaires, les sociétés ouvrières peuvent dépasser le cercle des services imposés par la

M)

Voir Annales des mines. 6° série, t. Vil, partie administrative, p. 120.