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Au surplus, nous avouons que ce point de la question, outr qu'il nous semble difficile à élucider complètement, ne nous parait pas le point capital. Quelque intéressante que puisse être la situation de te! ou tel groupe, de telle ou telle industrie, il y a quelqr chose de plus intéressant encore, c'est la situation générale du pays. Nous ne pensons pas que le rôle de l'État soit de répartir h richesse entre les différentes prétentions individuelles ou collée tives, mais de créer un grand milieu de prospérité générale dan lequel il soit loisible à chacun de se faire sa part, au moyen de son intelligence et de son activité, et, pour nous servir, dans un autre sens, de l'expression d'un poëte, « de tailler son pourpoint dans ce manteau de roi ». 5° L'intérêt du trésor. — Quelle que soit, en tout temps et surtout aujourd'hui, la haute importance de l'intérêt du trésor, ne nous y arrêtons pas longtemps. On est assez d'accord, en effet, qu'il a été pourvu à cet intérêt par la disposition du décret de 1870 qui interdit de compenser les fontes de moulage par des effets provenant de fontes d'affinages. Ce point, d'ailleurs, nous entraînerait dans des considérations trop longues et trop délicates. L'intérêt du trésor ne consiste pas toujours à augmenter la perception sur un impôt déterminé. Le rendement général de l'impôt résulte de la prospérité générale du pays. Telle facilité industrielle, qui occasionne au trésor un léger sacrifice sur un impôt, peut lui apporter, sur les autres impôts et sur l'ensemble des recettes, de larges compensations. Le point de vue économique ne doit jamais être séparé du point de vue financier, et nous croyons que le bon marché de la houille, de la fonte et du fer, serait pour le trésor une source abondante de revenu. La réduction de l'impôt du sel a été, il est vrai, pour le trésor un grand sacrifice stérile, mais c'est que cette réforme, qui n'exonérait les travailleurs que d'une dépense insignifiante, n'augmentait en rien ni le travail, ni les salaires; tandisquela suppression des droits sur la houille et leur diminution sur la fonte et le fer (le jour où ces mesures seraient jugées possibles) pourraient imprimer à l'industrie une activité qui profiterait à toutes les classes de la société comme au trésor. û° L'intérêt général du pays. — L'intérêt général du pays, ainsi, que nous l'avons dit plus haut, nous semble le point capital delà question. Nous rencontrons ici tout d'abord cette considération que l'importation temporaire ne surcharge pas le marché national pris

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ans son ensemble, puisqu'elle entraîne l'obligation de faire sortir ne quantité égale ou même supérieure à celle qui a été introuite. Les abus allégués relativement aux délais et aux compensans peuvent être prévenus par la réglementation des détails ; 0 ous n'y ferons aucune objection, nous ne nous occupons ici que es principes. One autre chose à considérer, c'est que ce qui entre ce sont des îatières d'un travail peu avancé et contenant dans leur valeur eu de main-d'œuvre. Ce qui sort, au contraire, a généralement iprunté la plus grande partie de sa valeur au travail ; et, s'il est rai que le régime protecteur ait pour but de favoriser le travail national, ce genre de compensation doit lui sourire. Une troisième considération, c'est qu'au point de vue de la richesse générale et abstraction faite des rivalités particulières, •obligation de transporter à l'usine, dans le seul but d'en augmenter le prix de revient, des matières aussi encombrantes que la fonte, n'aurait pour effet qu'une consommation inutile de capital, une déperdition stérile de frais de transport. Le classement de proche en proche des marchandises par voie de transactions commerciales semble, au contraire, aussi économique et aussi avantageux que la distribution du numéraire par voie de lettre de change ou de virements. Enfin, en tout temps et surtout aux époques où des crises, de quelque nature qu'elles soient, apportent un certain ralentissement dans la consommation intérieure, les intérêts de l'exportation prennent une très-grande importance. Nous n'allons pas jusqu'à prétendre que la modification proposée au décret de 1870, c'est-à-dire l'obligatiou du transport à l'usine, fût de nature à supprimer toute notre exportation d'objets en métaux ; mais il paraît peu contestable qu'une charge additionnelle, en réduisant la marge des rabais possibles, apporterait une restriction quelconque à nos marchés avec l'étranger. S'il en devait être autrement, si le drawback sur les fontes était sans influence sur nos exportations, ce ne serait pas par des entraves indirectes et locales qu'il faudrait le refouler et le restreindre : il serait préférable et plus juste de prononcer sa suppression absolue et générale ; mais l'oserait-on ? Si nos exportations doivent souffrir, daDs une certaine mesure, de l'obligation du transport à l'usine, la question revient à ceci : avons-nous intérêt à faire un peu plus de fontes et à produire moins d'objets fabriqués? Avons-nous intérêt à employer un peu plus de minerai national et à faire entrer moins d'or étranger?