Annales des Mines (1877, série 7, volume 6, partie administrative)
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LÉGISLATION LÉGISLATION
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INDUSTRIELLE.
INDUSTRIELLE.
currents, et, malgré cela, nous arrivons à une limite de fabricala prime, — qui est censée profiter à tout le monde, — par le trésor public, vous la faites payer en partie par un petit nombre d'industriels. Voilà ce qui me paraît éminemment injuste et je suis de ceux qui pensent que, dans les questions économiques comme dans toutes les autres, la question de justice doit primer la question d'utilité. Dans la dernière enquête, à laquelle assistait
M.
Jullien, j'ai de-
mandé à quelques métallurgistes, favorables au système de l'équivalent, s'ils seraient d'avis qu'on supprimât les droits d'entrée sur les fontes et les fers, afin de mettre un terme aux difficultés dont ils se plaignaient. Ils ont répondu, avec une grande sincérité, qu'ils ne voudraient pas de cette suppression, parce qu'elle équivaudrait pour eux à la suppression de la prime dont ils bénéfiGoum.—Je voudrais que ce mot « prime ».
M.
tions. Ne croyez pas pourtant que nous fassions avec l'étranger des affaires très-avantageuses; mais chacun sait qu'il y a, pour le commerce, deux manières de gagner de l'argent : c'est en faisant peu d'affaires moyennant un gros bénéfice, ou en étendant ses opérations et en se contentant de gagner peu sur chaque affaire. Actuellement, ce qu'on cherche surtout, c'est de faire beaucoup d'opérations. Or, quand nous envoyons à l'étranger des locomotives, des ponts, des charpentes en fer, ou bien des rails ou des essieux, le bénéfice que nous réalisons sur chaque objet est trèslimité; mais, en définitive, il devient important par l'extension que nous donnons à notre clientèle. Nous remplaçons l'élévation du chiffre du bénéfice par la quantité des commandes que nous
ciaient. Voilà, à mon avis, le véritable terrain du débat. M.
tion telle qu'il nous est encore possible de lutter dans ces condi-
Amé expliquât ce qu'il entend par
exécutons. C'est ainsi que nous sommes entrés dans une voie qui nous a
La question se pose dans ces termes simples.
permis de développer énornément nos efforts et de faire une con-
Nous avons à chercher des commandes en concurrence avec les
currence sérieuse aux Anglais.
Belges et les Anglais. Notre point de départ à tous, aux uns comme
Le point de départ de cette situation, je le répète, c'est l'égalité
aux autres, c'est la matière première. Si les Belges et les Anglais
du prix de la matière première entre nous et les Anglais et les
l'ont à meilleur marché que les Français, ceux-ci sont distancés et
Belges. Je ne vois rien là qui ait le caractère d'une prime, et per-
ne peuvent soutenir la concurrence.
sonne au monde ne nous paye de primes.
C'est ce point de départ que je demande à voir admis, à savoir :
J'admets qu'en procédant ainsi, nous jetons un peu de pertur-
qu'il nous faut la matière première au même prix que les Belges et
bation dans la clientèle des forges du nord ; mais celles du centre
les Anglais. Si nous ne nous procurons pas notre matière première
en profitent, et pas un kilogramme de fer ou de fonte n'entre en
à l'étranger, il faut que, la prenant en France, nous puissions cé-
France sans qu'il n'en sorte une quantité égale. Si donc il se pro-
der notre pouvoir d'introduction à quelqu'un qui nous rende la
duit des perturbations dans le nord, elles sont individuelles et se
différence existant entre le prix de la matière française et celui de
localisent; mais l'ensemble du pays ne s'en ressent nullement.
la matière belge ou anglaise; c'est le mécanisme que j'indiquais tout à l'heure.
mots qu'il vient de prononcer.
En procédant ainsi, nous perdons déjà, par rapport à notre concurrent sur les marchés étrangers,'°au moins
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franc sur le chiffre
de 25 francs que je citais il n'y a qu'un instant, parce que nous
M.
AMÉ.
— Je répondrai à
Mon honorable contradicteur veut bien reconnaître que le réoccasionne des perturbations individuelles... M.
GODIN.
aide à faire cette opération.
M.
AMÉ.
Si donc nous abandonnons
1
franc à notre confrère, — lequel
le fer belge, — il nous reste encore" une différence de k francs, c'est-à-dire que nous payons notre matière première tandis qu'elle ne coûte que
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21
francs
francs aux Belges. Nous sommes, par
conséquent, dans une situation moins avantageuse que nos
COU-
Gouin en reprenant les derniers
gime de l'admission temporaire, tel qu'il fonctionne actuellement,
sommes obligés de créer un avantage en faveur de celui qui nous
ayant à exécuter une commande pour la France, consent à prendre
M.
— Dans la clientèle, bien entendu
1
- Il reconnaît également que ce régime a pour résultat
de procurer des avantages à certaines catégories d'industriels au préjudice d'une autre catégorie... M. GODIN.
—■ Je vous demande pardon, il s'agit d'une même caté-
gorie d'industriels. M.
AMÉ.
— Pas des mêmes individus, en tous cas!