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CIRCULAIRES. CIRCULAIRES. EXPLOITATIONS SOUTERRAINES A PILIERS ABANDONNÉS. MESURES DE SÛRETÉ.

A M. le -préfet du département d Paris, le 10 juin 1886. Monsieur le préfet, à la suite de l'effondrement des carrières souterraines de Chancelade (Dordogne), j'ai invité le conseil général des mines à examiner les mesures dont l'étude pourrait être demandée ou dont la mise à exécution immédiate pourrait être prescrite, en vue de prévenir le retour de semblables catastrophes. Le conseil général des mines a présenté à ce sujet les observations suivantes : Les mesures dont il s'agit, qui doivent être applicables à certaines mines et à certaines minières, aussi bien qu'aux carrières, doivent consister évidemment à prescrire pour les exploitations a piliers abandonnés des piliers assez forts et des galeries de largeur assez restreinte pour que la résistance des piliers à l'écrasement excède sûrement le poids du terrain situé au-dessus des vides ; subsidiairement, aussi, à interdire l'entrée des excavations dont le séjour serait reconnu dangereux, par suite de l'ignorance ou de l'oubli de cette règle. Leur application exige, pour chaque cas ou pour chaque groupe d'exploitations, une étude préalable. Il faut connaître non seulement les dimensions habituelles des piliers et des galeries, qu'on peut constater par les visites, mais encore la résistance de la pierre saturée d'eau, que des essais sous des machines à compression peuvent seuls donner, et la profondeur des vides audessous du sol ; il faut, de plus, faire une évaluation de la pesanteur spécifique des terrains superposés. La hauteur du plafond des vides, l'étendue des excavations, les irrégularités que leur tracé a présentées en divers lieux doivent encore attirer l'attention des ingénieurs ; ce sont des circonstances très aggravantes. Les ingénieurs devront tenir en grande méfiance le sentiment de sécurité que tend à inspirer la conservation des plafonds sans brisures et sans chute locale; car, en s'opposant aux fontis partiels, en rendant sur de larges espaces les piliers solidaires, la bonne qualité des roches du toit, après avoir longtemps facilité les travaux, peut devenir une cause déterminante de la propagation et de la grandeur des ruines, lorsque les conditions de l'équilibre viennent a être dépassées en quelque point. On pourra généralement admettre que la pesanteur spécifique

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des assises supérieures est comprise entre 2,23 et 2,50 ; le premier'de ces nombres s'appliquant aux roches qui sont poreuse» ou présentent des cavités, le second aux roches compactes. Des plans exacts, accompagnés de coupes, constitueraient les' autres documents. Si de tels plans n'existaient pas, les ingénieurs auraient à présenter, en exécution du règlement des carrières de votre département, telles propositions qu'ils jugeraient utiles pour en assurer la confection dans les carrières exploitées dans les conditions considérées, dont l'étendue serait devenue importante et aurait, par exemple, dépassé un hectare. A défaut de coupes, les profondeurs pourront provisoirement être obtenues, avec une approximation suffisante, par des observations au baromètre deux ou trois fois répétées, et l'exactitude des coupes produites pourra aussi être vérifiée par ce moyen. Les dimensions qui résulteraient strictement de ces données seront à majorer, dans une certaine proportion, pour tenir compte des inégalités de résistance, des fentes naturelles qui affaiblissent les piliers, des erreurs et des négligences d'exécution. Iln'y aura point lieu, toutefois, à beaucoup près, d'adopter des coefficients aussi élevés que pour la construction des édifices, et il semble qu'on sera à l'abri de tout péril avec des piliers dont la section correspondra strictement à des charges doubles de celles qu'ils auront a porter; bien souvent même, l'excès de charge sur lequel sera basé le calcul des dimensions pourra être réduit à la moitié (*). Les exploitations dont les vides sont remblayés complètement, ou en majeure partie jusqu'à peu de distance des fronts d'attaque seront évidemment affranchies de ces prescriptions. Une large tolérance pourra aussi être accordée à celles qui se font sans remblais, dans des couches de faible épaisseur, car alors, si un pilier se rompt, les premiers blocs qui tombent, ne trouvant

(*) Si l'on détermine quelle devrait être la proportion du plein à la surface excavéo pour les carrières de Chancelade, en calculant l'épaisseur des piliers de manière que leur résistance égale une fois et demie le poids du terrain supérieur, la profondeur étant supposée de 65 mètres, la pesanteur spécifique moyenne des assises superposées 2,5 et cette résistance 82k,6 par centimètre carré, on trouve

c'est-a-dire que les côtés des piliers devraient excéder

la largeur des galeries; que, par exemple, avec des piliers de 6 mètres on tracerait des galeries de 4m,92 seulement; si l'on voulait une résistance double du poids de ces terrains supérieurs, la proportion tomberait à