Annales des Mines (1900, série 9, volume 9, partie administrative)
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STATISTIQUE DE L'iNDUSTRIE MINÉRALE
Par rapport à Tannée précédente, on constate d'importantes augmentations sur les qualités extraites et particulièrement sur la valeur correspondante, savoir : Augmentations
Houille, anthracite et lignite Minerais de fer (des mines et des minières) Minerais métallifères Substances bitumineuses et diverses. Tourbe Sel gemme TOTAUX
Sur le poids tonnes
Sur la valeur francs
506.600
44.393.000
254.300 15.100 31.300 » 36,200
2.164.000 2.704.000 188.000 6.000 1.130.000
843.500
50.075.000
La plus-value porte sur toutes les branches d'exploitation et dépasse, comme on le voit, 50 millions de francs. La majeure partie, plus de 44 millions, incombe aux combustibles minéraux, qui constituent notre principale richesse minérale. Elle ne résulte que pour une faible part des 507.000 tonnes d'accroissement de la production et provient surtout du renchérissement général des combustibles, qui a commencé en 1898, s'est beaucoup accentué en 1899 et s'est poursuivi en 1900. Sur les lieux d'extraction, la tonne de charbon a valu, en moyenne, 10 fr. 83 en 1897, U fr. 22 en 1898, 12 fr. 41 en 1899. Sur les lieux de consommation la hausse a été beaucoup plus forte : la tonne est, en effet, revenue en moyenne à 18 fr. 73, en 1897, 19 fr. 46 en 1898, 22 fr. 89 en 1899, soit plus de 4 francs d'augmentation pendant cette courte période; et il y a lieu de remarquer que, si des marchés anciens à long ferme, conclus dans des conditions avantageuses pour les acheteurs, n'entraient pas dans le compte, le prix moyen de 22 fr. 89, serait fortement majoré. Les consommateurs qui n'avaient pas de réserves de charbon ont dû subir les exigences des intermédiaires. Celles-ci se sont accrues notamment aux mois de novembre et de décembre 1899, où des froids rigoureux ont interrompu la navigation sur les canaux. Le nombre de wagons s'est trouvé alors insuffisant pour le transport des houilles par vo'ie ferrée; et la crainte de manquer de charbon a créé une véritable panique ayant pour conséquence, à la fin de l'année, une nouvelle hausse, encore aggravée en 1900.
ET DES APPAREILS A VAPEUR*
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Le renchérissement des combustibles minéraux a pris naissance en Angleterre; Il a pour origine la grève générale des mineurs du pays de Galles, puis les besoins exceptionnels de charbon qu'a entraînés la guerre du Transwaal, tant pour les armements que pour le transport par mer des troupes anglaises et de leurs approvisionnements. Il s'est répercuté dans tous les pays où sont importées les houilles de la Grande-Bretagne; et l'Europe entère s'en est vivement ressentie. Malgré les conditions défavorables dans lesquelles elle semblait se trouver, l'Angleterre est parvenue à augmenter de 9 0/0 son extraction et à la porter de 205.287.000 tonnes métriques en 1898 à 223.616.000 tonnes métriques en 1899, mais non sans amener un renchérissement de la houille, dont le prix moyen sur le carreau des mines a passé de 7 fr. 87 à 9 fr. 41 par tonne, en hausse de 1 fr. 54. Par suite de l'élévation du fret, la hausse a été plus sensible encore sur les lieux d'exportation. Il en est résulté, par le jeu de la concurrence, une augmentation correspondante des prix de vente des combustibles minéraux dans les autres contrées, notamment en Belgique où la production (22.072.000 tonnes) est demeurée stalionnaire, et môme en Allemagne, quoique l'on ait tiré des mines de ce pays 135.825.000 tonnes de houille et de lignite, contre 127.928.000 tonnes en 1898, soit environ 8 millions ou 6 0/0 de plus que l'année précédente. Les consommateurs en ont éprouvé les effets d'autant plus vivement, en France, que notre production n'a pas augmenté de plus de 507.000 tonnes ou de 1,6 0/0, au lieu de 5 0/0, comme en 1898. Si l'on examine quel a été le montant de l'extraction par département, on constate un développement normal dans le Pas-deCalais, de faibles accroissements dans le Gard et dans l'Aveyron, et des diminutions dans les autres départements houillers, notamment clans Saône-el-Loire. Ces diminutions ont eu pour cause principale les grèves, particulièrement nombreuses et persistantes, dont les houillères ont été le siège en 1899. Non seulement'ces grèves ont entraîné 427.000 journées de chômage auxquelles correspond un déficit d'environ 317.000 tonnes de charbon ; mais encore l'agitation qui les a précédées et suivies a beaucoup nui à la régularité du travail. Pour l'ensemble des bassins, le rendement moyen du mineur s'est abaissé de 9 tonnes, dans l'année, pour les ouvriers du fond, et de 4 tonnes pour ceux du fond et du jour réunis, et cela en môme temps que leur salaire annuel moyen haussait de 30 francs, pour les uns et pour les autres. Ce