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Annales des Mines (1817, série 1, volume 2)

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SEL- GEMME

DE C.A.RDO5NE.'

Ce terrain compose autour de la montagne une enceinte en forme de fer à cheval, qui; s'ou-

qu'elle a beaucoup d'analogie avec celle des

vre à l'orient dans la vallée da Cardonero , et dont l'axe court à très-peu près de l'est à l'ouest. C'est à l'extréinité de la branche septentrionale de ce fer à cheval que la ville et le château de Cardonne sont placés. L'enceinte a environ trois kilomètres de longueur sur un kilomètre de largeur. Son contour offre presque par-tout des pentes rapides, ou même des escarpemens abruptes; sa bordure présente des inégalités faiblement prononcées, dont l'élévation s'éloigne peu de celle de la ville

de Cardonne. La montagne' de sel occupe environ les deux tiers de l'aire du cirque, à partir du fond; sa hauteur, au-dessus du Cardonero, surpasse à peine ro° mètres (ou 5oo pieds); de sorte.que la masse n'est guère plus haute et plus large que ,

Montmartre, près Paris quoiqu'elle soit d'un tiers au moins plus étendue en longueur. Sa forme générale est celle d'une masse irrégulière allongée en dos d'âne, et bordée en plusieurs endroits par des escarpemens plus ou Moins abruptes. De nombreuses saillies, des pointes affilées et des crêtes tranchantes, hérissent toute la partie supérieure : beaucoup de pentes sont encombrées çà et là de matières terreuses; les autres, plus dépouillées, se montrent couvertes d'aspérités un peu moins prononcées que.celle du sommet. Pour faire comprendre, au reste, plus facilement l'aspect de cette configuration particulière, on peut ajouter

plans en relief des hautes montagnes

des

Alpes. Le fond du berceau hémi-circulaire , qui isole la montagne d'avec les parois du cirque, offre des inégalités nombreuses, des effondremens., plus ou moins étendus ; on y voit çà et là des éboulis de roches secondaires, des monceaux d'argile

meuble et des vives arêtes en gypse ou en sel gemme.

Dans les temps de pluie, la majeure partie des eaux du cirque forme de chaque côté de la montagne deux Petits torrens , qui se réunissent en Un seul du Côté de l'Est avant de se

jeter dans le Cardonero. Le reste des eaux

.pluviales coule en sens opposé, et se perd dans un vaste effondrement situé au nord-ouest dans la partie la plus reculée de l'enceinte. L'absence presque totale de végétation sur la montagne facilite l'étude de sa composition et de sa structure ; il ne sera pas inutile d'ajouter que M. Cordier a 'visité les lieux dans la saison l'observation, c'est-à-dire la. plus favorable de l'hiver. au commencement Ces Premières données posées, voici l'énumération des roches qui composent la montagne; on peut les ranger en six sortes principales , savoir 10. Roche de muriate de soude parfaitement pur, en masse grenue à très-gros grains, demitransparente et sans couleur. Les grains sont tout-à-fait limpides; il s'en trouve d'assez gros pour _qu'on puisse en extraire, à l'aide de la