Annales des Mines (1817, série 1, volume 2)
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VOYAGES DANS L'INTÉRIEUrs.
n'ables. Ils trouvaient de temps en temps des terrains aurifères, dont ils exploitaient la superficie , et ils continuaient ainsi de s'avancer. Enfin ils arrivèrent à la montagne où est aujourdlui située Villarica, et sa grande richesse
,
en or les y fixa. De nouveaux aventuriers vinrent
bientôt les joindre. La ville fut fondée, et le
nom qu'on lui donna (Villarica , ville riche) indique assez les grands 'produits en or qu'on retira du terrain environnant. La division se mit bientôt entreies inventeurs et les nouveaux colons. Il y eut pendant plusieurs années des guerres civiles sanglantes entre les
deux partis; mais le gouvernement y envoya des troupes, qui réussirent enfin à rétablir la tranquillité. Vers 1711, la ville devint plus régulière; on construisit un palais du gouvernement, une monnaie, un arsenal; on publia un code pour les mines. L'impôt du quint, ou du cinquième brut, pour le roi, fut établi; tout l'or dut être porté à la monnaie, et fondu aux frais du gouvernement. Ces règlemens furent appuyés de la plus rigoureuse surveillance; ils sont tou-
jours en vigueur, mais ils n'empêchent pas tout-à-fait la contrebande. Vers 1715 , l'exploitation était si considérable dans tout le district de Villarica, que le quint du roi s'élevait annuellement à 12 millions de francs. La montagne était percée d'une multitude d'excavations comme un rayon de miel, parce que les mineurs exploitaient toutes les parties tendres qu'ils rencontraient. Ils portaient ensuite le cascalho dans un lieu propre au lavage. Dais la saison pluvieuse, les torrens entraînaient sur les flancs de la montagne et déposaient à
Du BRÉSIL;
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Sa base, beaucoup de matières terreuses aurifères , que les habitans pauvres enlevaient ensuite pour les laver avec bénéfice.
Le nombre des habitans de la ville était de plus de 20,000. Les premiers colons ou leurs descendans étaient propriétaires des mines; les nouveaux se mettaient d'abord à leur service, et lorsqu'ils étaient exercés à la manière de travailler, ils allaient chercher des mines nouvelles en suivant le cours des ravins, et y découvraient quelquefois des terrains très-productifs. Plusieurs exploitans amassèrent des fortunes très-considérables. Ce fut de 1730 à 1750 que les mines atteigni-
rent le plus haut degré de prospérité ; il y eut dans cette période des années où le quirrt du roi se monta, dit-on, à plus de vingt-quatre millions de francs (1). Mais depuis, cette grande richesse des mines a diminué graduellement. Beaucoup d'exploitans se Sont retirés les uns à Rio-Janeiro, et autres villes maritimes, pour se livrer au commerce ; les autres en Portugal, où la vue de leurs trésors
a souvent stimulé de nouveaux coureurs de fortune. ( i) Cette somme supposerait un produit brut énorme de cent vingt millions de francs, sans compter la contrebande. Nous ignorons s'il y a erreur dans cette indication de M. Mavve;
on peut voir la note cidessus, page 208, dans laquelle nous établissons, pour l'année 1755 , une évaluation bien inférieure,
même pour toute la capitainerie, d'après des renseignemens qui nous ont paru authentiques; en effet, les cent dixhuit arrobes qui y sont indiqués n'équivalent qu'à 1732 kilogrammes,
et par conséquent à moins de G millions de:, francs, quand même l'or serait compté comme parfaitement pur,
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