Annales des Mines (1818, série 1, volume 3)
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56o SUR LE SULFURE bien essentiel de ne pas chauffer troll fortement
et d'éteindre le feu aussitôt qu'on juge que la fusion est opérée ; l'expérience suivante fera voir combien la volatilisation pourrait devenir
considérable. J'ai mis 20 grammes de sulfure d'antimoine natif et parfaitement pur dans un creuset brasqué de charbon ; j'ai rempli le creuset de charbon,
je l'ai fermé avec un couvercle et je l'ai placé dans un fourneau à vent qui donne ordinairement une température de 40° pyrométriques. J'ai chauffé graduellement et pendant une heure et. demie. Au bout de ce temps je l'ai retiré. Le bord du creuset était très-blanc. Il contenait un culot très-caverneux et adhérent de toutes parts à la brasque : sa cassure était lamelleuse et cristalline, et présentait la même couleur et le même
éclat que l'antimoine métallique. Le culot ne pesait plus qu'à-peu-près 12g.. La perte avait donc été d'environ o.,4e. J'ai traité 5g. de ce culot par l'acide nitrique pur, et il m'a donné 6,1 d'oxide d'antimoine coloré en jaune par un peu d'oxide de fer et o,5 de sulfate de baryte qui représentent 0,07 de soufre. Le culot con-. tenait donc Antimoine. 0,980 Soufre. . . 0,014 Ainsi, presque tout le soufre s'est volatilisé en entraînant beaucoup d'antimoine, et il .est resté de l'antimoine métallique mêlé d'un peu de sulfure (1). (s) Lorsqu'on chauffe le sulfure d'antimoine dans un creuset non brasqué , la volatilisation n'est que 0,15 à 0,20 au lieu de 074o à o,5o. Le résidu est un peu plus blanc que le sulfure
D'ANTIMOINE.
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L'oxide qu'on recueille dans les cheminées ne contient pas de soufre ; je l'ai analysé, et je n'y ai trouvé qu'un mélange accidentel de sable et une trace d'acide sulfurique. On ne trouve du soufre sublimé que dans l'intérieur des pots. L'expérience que je viens de rapporter faisait présumer que le sulfure fondu contient moins de soufre que le sulfure natif. Pour vérifier cette conjecture par l'analyse, j'ai traité 5g de sulfure fondu par l'acide nitrique pur, j'ai étendu d'eau, décanté et bien lavé ; la liqueur m'a donné, par un sel de baryte, 5,85 de sulfate contenant o,82 de soufre. J'ai extrait mécaniquement de l'oxide d'antimoine 0g.,35 de soufre, puis j'ai partagé cet oxide en deux portions égales après l'avoir desséché : la première portion calcinée a laissé 2g.,25 d'oxide d'antimoine, et la seconde, traitée par l'acide hydrochlorique bouillant, a donné 0g-,05 de soufre. Le sulfure contenait donc : Antimoine. 0,730 Soufre. . . 0,255 J'ai lieu de croire que la perte porte surie métal. Le sulfure natif contenant 0,27 de soufre, une partie de ce combustible a dû se dissiper pendant la fusion ; mais je suis convaincu que le sulfure du commerce en contient souvent beaucoup moins encore.
J'ai cherché à évaluer, par une expérience directe, la perte qu'éprouve le minerai par volatilisation dans l'opération de la fusion en grand.
natif, et contient 0,20 de soufre. Le charbon contribue donc puissamment à la désulfuration de l'antimoine il agit de
même, mais moins énergiquement, à l'égard de quelques autres métaux.
Tome HI, 4e. livr.
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