Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1820, série 1, volume 5)

252

Rut LE TRAVAIL

Acier fondu. On casse en petits morceaux, du poids de 2 à cémenté , on en rem5 onces, les barres d'acier plit des creusets de terre très - réfractaire, qui peuvent en contenir 25 à 3o livres; on place ces creusets sur la grille d'un fourneau à vent, on les entoure de coke ; et, lorsque le métal est fondu, on le coule dans des I ingotiers de fonte. C'est par la texture la forme des grains que les ouvriers assortissent les morceaux selon leurs qualités apparentes; s'ils trouvent que la proportion de carbone est trop faible, ils y suppléent en y ajoutant des rognures de vieilles limes et de la poussière de charbon de bois. Les creusets sont faits dans la fabrique même, avec une argile réfractaire, à laquelle on ajoute de poussière de charbon de bois, ou plutôt du coke. Nous présumons que dans les fabriques

les mieux conduites on emploie du coke. Le charbon de bois contient de la potasse, et,

quelque petite qu'en soit la proportion> c'est tou-

jours un principe de vitrification qu'il est prudent d'écarter. On se sert, pour faire les creusets, d'un moule en fonte, dont le fond est mobile ; ce moule donne la forme extérieure ; on façonne l'intérieur avec un noyau ou mandrin en bois. Le couvercle du creuset le déborde un peu, afin qu'on puisse l'enlever plus commodément; il est, en-dessous , plat et très-uni, pour mieux intercepter toute communication avec l'air externe. 11 est, d'ailleurs, d'une terre moins réfractaire, de sorte qu'il se vitrifie à sa surface

IDE L'ACIER.

253

avant que le métal soit fondu, et se collant au bord du creuset, il le ferme hermétiquement. On peut placer deux de ces creusets à-la-fois au milieu de la grille du fourneau ; ils posent sur des tourteaux de 4 pouces de haut, larges comme la base des creusets, et faits de la même terre.

Avant de remplir ces creusets, on les fait rougir dans un petit tour, ce qui leur donne une demi. cuisson.

Les fourneaux dont on se sert ressemblent à ceux des fondeurs en cuivre. Le foyer est un espace quadrangulaire qui a environ 21 pouces de large sur 14 de long, et 2 pieds à 3 pieds de haut; il est couvert par une grande plaque faite d'une pierre réfractaire, ou de plusieurs briques

réunies et serrées par une barre de fer; il y a, au centre, un petit trou que l'on bouche avec une brique, et par lequel on peut voir ce qui se passe dans le fourneau. Plusieurs de ces fourneaux sont à côté l'un de l'autre, adossés à un mur, et leurs tuyaux vont

se rendre dans une cheminée commune, trèsélevée. Nous eu avons compté dix dans un atelier, cinq d'un côté, cinq du côté opposé. L'ouverture des fourneaux est au niveau des planchers, ce qui donne plus d'aisance pour enlever les creusets. Par conséquent les cendriers sont au,dessous; ils sont disposés de manière que l'on puisse y avoir un libre accès. On entoure les creusets avec du,coke cassé en petits morceaux. On choisit de préférence le plus

pesant, et celui qui a été carbonisé dans dès fours ; l'autre, préparé en plein air, est trop

spongieux; il s'allume promptement, et dégage