Annales des Mines (1821, série 1, volume 6)
Page : Image 136
Révision de 22 févr. 2015 08:57:38, edited by Anonymes
274
SUR LES ALLIAGES
toute cette masse a l'apparence d'un faisceau de fibres d'argent et d'acier, comme si on les avait réunies ensemble. L'aspect de ces fibres d'argent est vraiment beau; elles ont quelque.
fois un huitième de pouce de long, et suggèrent l'idée de les employer pour donner de la ténacité à l'acier, toutes les fois qu'on n'aura pas besoin d'un tranchant très-parfait. D'autres fois, l'argent et l'acier ayant été trèslong-temps dans un état de parfaite fusion, les
parois et souvent le couvercle du creuset se
crouvrent d'une rosée fine et fort belle de petits globules d'argent : cet effet peut être produit à volonté. D'abord, nous ne fûmes point heureux à découvrir l'argent, par les réactifs chimiques, dans ces boutons; et trouvant l'acier uniformément amélioré, nous étions disposés à attribuer
sa supériorité à un effet de l'argent ou à une quantité trop petite de ce métal pour être sensible aux réactifs. Cependant, par des expériences subséquentes, nous fûmes capables de découvrir l'argent, même à moins d'un sur 5oo. En faisant les alliages d'argent, la proportion.
essayée la première fut une partie d'argent et
16o parties d'acier : les boutons résultans furent
tous de l'acier et de l'argent en fibres, l'argent s'étant, comme on l'a dit ci-dessus, détaché en globules pendant que l'alliage se solidifiait, et
adhérent à la surface du bouton provenant de la fusion; quelques-uns de ces globules, étant forgés, abandonnèrent plus de globules d'argent. Eu cet état de mélange mécanique, les petits barreaux, exposés à une atmosphère humide, manifestaient évidemment l'action voltaïque, et c'est à cela que nous sommes disposés à attribuer. 4
2^5 /l'oxidation.,une destruction rapide du métal par DE L'ACIER.
pareille destruction n'ayant point lieu lorsque les deux métaux sont combinés chimiquement. Ces résultats indiquaient la nécessité de diminuer la quantité d'argent, et on fit le second essai avec une partie d'argent et 200 parties d'acier ;
ici encore on eut des fibres en abondance. Avec t
p. d'argent et 5o0 d'acier, les fibres dimi-
nuèrent; mais il y en eut encore : on en ,découvrit même en employant la proportion de J à 400. fl reste à décrire l'expérience qui eut un plein succès. En faisant fondre d'une manière convenable 1 d'argent et 5oo d'acier, on produisit un bouton vraiment parfait et qui n'offrait pas la moindre apparence d'argent à la surface : ce bouton ayant été forgé et soumis à l'action d'un acide; on n'y vit point de fibres, malgré' l'examen qu'on en fit avec un verre dont le pou-: voir grossissant »était très - considérable. L'échantillon se forgea parfaitement bien, quoique très-dur; il avait, sous tous les rapports, l'aspect le plus favorable. Par un essai délicat, chaque partie du barreau donna de l'argent. Cet alliage est décidément supérieur au meilleur acier, et sa supériorité est due sans contredit à la faible portion d'argent combiné. On l'a formé it,plusieurs reprises et toujours avec un égal succès. Ort'à fait avec ce même alliage divers instrumens tranchans, qui se sont trouvés de la meilleure qualité. Cet alliage n'est peut-être inférieur qu'a celui d'acier avec le rhodium, et. on peut se le procurer à peu de frais-:. la valeur de l'argent qui s'y trouve en si petite proportion, ne vaut pas la :peine qu'on en parle ; on en fera probaS