Annales des Mines (1821, série 1, volume 6)
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SUR LA FAI3RICAT101
- 9°. Enfin , cette dernière usine communique avec la quatrième pièce du bâtiment no. 5, par une bâtisse dont les feuilles sont découpées à la main. Suivant les renseigne men que M. Eckardt et Kriegar ont pu recueillir, on avait, pendant la semaine qui précédait leur séjour, fabriqué quatre cent soixante-quatre caisses de fer - blanc de deux cent vingt--cinq teuilles chacune. Cette manufacture, avec ses quatre laminoirs à tôle et le nombre de pots à étamer qu'elle renferme peut être considérée comme d'une consistance double des manufactures ordinaires ;néanmoins on est étonné de sa grande fabrication, même. en remarquant que le laminage des feuilles se fait jour et nuit sans interruption, par postes de douze heures de travail. Cette fabrication si grande est due en partie à la parfaite disposition des laminoirs et à l'excel.
lent mode de travail, qui font que d'une lan-
guette on obtient ici douze semelles, tandis que. dans les autres manufactures on n'en peut tirer que huit. Il faut y ajouter encore l'habileté extraordinaire et la grande habitude des ouvriers que ces messieurs n'ont retroùvées nulle part à
ce degré. Le travail passe sans aucun retard d'une main à l'autre, et pendant ce temps on ne mesure ni ne compte l'ouvrage fait. En gérai ce contrôle ne s'exerce point dans les usines d'Angleterre, on ne songe point à la possibilité d'une infidélité; aussi le moindre vol est puni sans aucune indulgence par la déportation.. Tout le travail a lieu à prix fait ; mais comme il n'y a point de véritable maître-ouvrier, mais seu-lement quelques surveillans on ne prescrit pas
nu- FER-BLANC; 55i tle conditions pour les consommations, pour le temps employé ou autres. Il paraît qu'avec la
meilleure volonté , on n'aurait point su dire combien de houille on consomme pour le chauf-
fag,e des languettes, des semelles, et celui des pots à étamer. D'après la construction des fours,
il paraît certain que, proportionnellement, on y consomme beaucoup de houille; cependant il faut faire attention que l'on fabrique en peu de temps des quantités extraordinairement grandes, et que lorsque l'un de ces fours est chauffé une fois, il suffit d'en entretenir la chaleur.
Quant à la consommation du suif, il est à croire qu'elle est considérable, puisque le tra-
vail est partagé entre deux pots, et que l'on
n'emploie point de graisse noircie (schwarizer
zeug) : cette graisse formait peu de vapeurs.
Du reste, les deux ingénieurs n'ont observé aucune différence entre les graisses employées dans
les manufactures d'Allemagne et celles d'An. gleterre. Il y a certainement une économie dans la consommation d'étain dans les manufactures d'Angleterre; Ha vue seule des fers-blancs d'ici on le voit, et c'est probablement la suite du poli
de la surface des feuilles. On assurait, à Car-
maerthen , qu'une caisse ne demandait que Io livres d'étain. M. Georges, à Pontipool , pense que les fers-blancs minces demandent plus
d'étain que les gros ; il admet que, terme moyen, la consommation varie de 12 à 15 livres par caisse.
Chacun des deux ateliers pour le laminage à chaud de Carmaerthen, composé de deux paires