Annales des Mines (1823, série 1, volume 8)
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une pâte assez gluante, à-peu-près comme récume de mer; cette pâte peut être pétrie et moulée; lorsqu'on la fait dessécher à l'air, elle prend une assez grande consistance ; mais dans cet état
elle absorbe l'eau rapidement, et se délaie de nouveau beaucoup plus facilement que ne le font les argiles ordinaires. Par la cuisson à la chaleur blanche, elle n'acquiert qu'une solidité médiocre; elle se casse aisément sous le choc ; elle s'égrène sous l'ongle ; elle est spongieuse, et elle absorbe l'eau. Sa couleur ne change pas à l'extérieur, mais elle devient noire à l'intérieur. Chauffée dans un
creuset de charbon ou four à porcelaine de Sèvres, elle a donné une masse d'un gris presque noir, un peu bulleuse et à cassure grenue, en partie mate, en partie luisante ; il y avait eu demi-fusion. D'après ces propriétés, il n'est pas probable que la terre de Lille puisse servir à faire des briques bien solides, et à plus forte raison de bonne poterie. Peut-être cependant, à cause de sa porosité,
serait-elle propre à fabriquer des vases destinés à raffraichir les liquides ( alkarazas ). La terre de Lille ayant été réduite en poudre et desséchée à l'air, a perdu o,o34 d'eau. On l'a analysée après sa dessication, et on l'a trouvée composée de : 0,7819 0,0714 0,0442 0,0186 0,0078 0,0143 0,0577 point.
Silice Alumine.
Peroxide de fer Chaux. Magnésie. Acide carbonique. Eau. Matières végétales Total
329 La chaux dans cette terre est certainement combinée avec l'acide carbonique. Quant à la magnésie, il est propable qu'elle est combinée avec de DE SUBSTANCES MINÉRALES.
ANALYSES
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0,9959
la silice à l'état de silicate ou écume de mer, et que c'est à la présence de cette combinaison que la terre doit sa viscosité. La proportion d'alumine
est très-peu considérable, comparativement à celle que renferment les argiles communes;cepen-
dant la terre ne contient que très-peu de sable mécaniquement mélangé; car, en la lavant par décantation, on n'a pu en obtenir que o,o3 de petits grains de quarz; le reste s'est tenu pendant assez long-temps en suspension dans l'eau. Cette circonstance explique la fertilité de la terre de
Lille, car il en résulte qu'elle doit avoir la propriété d'absorber l'eau, de s'en laisser pénétrer, et ne la perdre que lentement par l'évaporation; elle doit aussi se laisser diviser sans une trop grande difficulté par le soc de la charrue. Il y a des terres qui ne donneraient pas à l'analyse une plus grande proportion d'alumine que la terre de Lille, et qui cependant seraient loin d'avoir les mêmes qualités; mais alors on en retire par le lavage plus de la moitié de leur poids de sable quarzeux, et elles renferment une argile très-tenace qui ne laisse pas suinter l'eau, et qui acquiert par la dessication une dureté telle que le labourage devient fort difficile, et que les racines des plantes ne peuvent s'y développer qu'avec peine. La présence du carbonate de chaux dans la terre de Lille contribue à sa fertilité ; cependant il y a lieu de croire qu'un engrais calcaire la rendrait encore plus féconde.