Annales des Mines (1823, série 1, volume 8)
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SUR LES ..DÉPÔTS FE:RIS UGINE U X
van t , que ce résidu contient de la silice gélatineuse ; car cet état de viscosité n'est pas différent
de celui que prend l'argile quand on la délaie dans l'eau , et que l'ocre , non traitée par les
acides, acquiert également lorsqu'on l'humecte. 11 est d'ailleurs très-facile de reconnaître que le résidu décoloré ne contient pas de silice gélatineuse : en effet, on sait que la silice gélatineuse se dissout avec la plus grande facilité dans les alcalis fixes par voie humide : or lorsqu'on fait bouillir les résidus de l'ocre avec de la potasse caustique , on en extrait bien quelquefois un peu de silice, mais la quantité en est insignifiante , et je pense qu'elle provient unique-
ment de l'argile, dont une petite portion a pu être décomposée par l'action de l'acide. Au surplus, l'analyse de ces résidus prouve qu'ils ont
la même composition que l'argile plastique, dont l'ocre est presque toujours accompagnée cette argile contient 0,25 à o,3o d'alumine, sur 0,75 à 0,70 de silice.
L'ocre jaune n'est donc que de l'argile colorée, et, pour ainsi dire, teinte par de l'hydrate de fer. Parmi les minerais de fer hydraté, ceux qui sont généralement connus sous le nom de minerais d'alluvion, sont exactement de la même nature que l'ocre, et ils pourraient servir aux mêmes usages, si on les réduisait en poudre impalpable; niais comme cette couleur a très-peu de valeur, et qu'elle n'est employée que pour des peintures communes, on n'exploite comme ocre
que des minerais très-faciles à pulvériser, et même le plus souvent que des minerais susceptibles de s'écraser entre les doigts et de se délayer dans l'eau. L'ocre n'est estimée dans le commerce qu'auF
ET SUR L'OCRE JAUNE.
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'tant qu'elle est d'un jaune pur, et qu'elle peut être amenée à l'état de poudre aussi fine que de la farine. Pour qu'elle remplisse la première condition , il faut que l'argile qui en fait la base soit par elle-même incolore (t ), et qu'elle ne contienne pas d'hydrate de manganèse, qui la brunirait , et pour qu'elle remplisse la seconde condition , elle doit être absolument exempte de mélange de sable (2); elle a d'ailleurs d'autant
plus de valeur que sa couleur a plus d'intensité.
- Je passe maintenant à la description des trois
carrières dont j'ai parlé, je crois devoir décrire en même temps d'une manièresuccincteja préparation que l'on fait subir à l'ocre. Carrière de Pourain. Pourain est un village situé à deux lieues a l'ouest d'Auxerre. Il est bâti sur une crête élevée, et qui domine toute la contrée : les carrières entourent le village ; l'ocre fait partie d'un banc d'argile ferrugineuse mêlée de sable, qui se trouve tantôt à la surface du sol, et tantôt à une profondeur plus ou moins grande , mais qui ne dépasse jamais 15 mètres. -Ce banc est recouvert, soit par du sable, soit par une marne calcaire blanche, imparfaitemen t stratifiée, et dans laquelle je n'ai aperçu aucune co-
quille. Le sable et la marne paraissent se suppléer mutuellement : il existe entre chacune de ces roches et le banc ocreux une couche, ordinairement peu épaisse, d'argile plastique grise ou (i) On sait que la plupart des argiles plastiques sont colorées en noir par des matières bitumineuses. (a) Presque tous les minerais de fer d'alluvion renfer-
ment du sable , et il en est peu qui ne contiennent une
proportion plus on moins grande d'hydrate de manganèse.