Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1823, série 1, volume 8)

SUR UNE FORMATION:

MÉTALLIFERF.

trée au sol granitique, soit en rognons épars dans un terrain argileux qui paraît aussi recouvrir àpeu-près immédiatement le terrain granitique soit enfin en filons dans le granite même. Un exemple remarquable du premier mode de gisement est celui que présentent les environs de Melle, département des Deux-Sèvres , et la montagne même sur laquelle cette petite ville est bâtie. Ici la roche métallifère est un calcaire dur,

bre de fossiles ( ammonites , bélemnites., cames, etc., etc. ), et qui constitue le sol de tous les plateaux de la contrée. Le terrain métallifère de Melle a donné lieu autrefois à des exploitations très-considérables un grand nombre d'anciennes galeries ont été ouvertes dans les vallées environnantes, sur les couches qui renferment les minerais; le dessous de la ville même est traversé dans tous les sens

49 2

.

d'un gris bleuâtre ou noirâtre, plus ou moins mélangé de silice, et paraissant même passer à une sorte de jaspe schistoïde noir, renfermant

abondamment en mouches, en veinules et en petirs amas, du plomb sulfuré et du plomb carbonaté, avec un peu de blende, de calamine et de pyrites, le tout mélangé de baryte sulfatée. Cette .roche métallifère est en couches à-peu-près horizontales, entre lesquelles on observe de petites couches subordonnées d'un psammite à grains ,quarzeux et. feldspathiques , à pâte quarzeuse ou calcaire, qui passe insensiblement à la roche principale. Ces couches renferment peu de débris de corps organisés ; on y voit cependant des nautiles, des ammonites, des cames ; elles semblent bien être immédiatement superposées au granite

.qui se montre dans le fond de la vallée entre

Melle et Saint-Thibaud, à peu de pas au-dessous du terrain métallifère; celui-ci, dans ses couches supérieures, m'a paru passer à un calcaire tout'a-fait semblable à celui qu'on désigne sous le nom de calcaire à gryphites (griphea arcuata) quoique je n'y aie observé que peu ou point de gr \ pliées distinctes ; le tout est recouvert par un calcaire jurassique , blanchâtre, qui prend quel:quefois la texture oolitique', qui renferme dans

quelques-unes de ses conciles un grand nom-

493

.par des galeries semblables; enfin d'énormes amas de déblais, qui sont amoncelés au lieu dit la Montagne deSaint-Pierre, et où l'on prend depuis long-

temps les matériaux de construction ou de réparation des chemins, attestent que l'on a aussi été chercher la couche métallifère, au moyen de puits percés à travers le calcaire supérieur; et cependant le souvenir des anciennes exploitations était entièrement perdu : on attribuait à des motifs de défense militaire, ou l'on rapportait à des traditions fabuleuses le petit nombre de galeries dont on connaissait l'existence ; on n'avait aucune idée du plus grand nombre de ces galeries, dont l'orifice était comblé, et l'on ne faisait aucune attention aux morceaux de minerais que roulent souvent les eaux des ruisseaux voisins , ni à ceux que renferment les déblais continuellement exploités à la montagne de Saint-Pierre ; enfin per-

sonne ne pensait qu'il eût existé autrefois, ni qu'il pût exister des mines dans ce pays, lorsqu'en novembre 1821, M. de Cressac, occupé à suivre les traces au jour du terrain qui lui avait offert ailleurs des indices de minerai", est arrivé à Melle où il a reconnu et le terrain éminemment métallifère qu'il recherchait et les vastes travaux exécutés par les anciens sur ce terrain. En peu de temps, dix-huit ouvertures de gale-