Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1825, série 1, volume 11)

86 SUR LES MACHINES SOUFFLANTES formules péchassent par excès. On disait générale-

ment autrefois que les hauts-fourneaux du centre de la France dépensaient 400 pieds cubes d'air, et ils n'en recevaient pas réellement moitié. Dans l'ouvrage même de M. Karsten , incomparablement le meilleur de tous ceux qui ont été publiés sur la métallurgie du fer, il me semble qu'on dit beaucoup trop lorsqu'on indique comme quantité simplen-ient suffisante 36 mètres cubes ( io5o pieds cubes ) pour un haut-fourneau à charbon de bois, lequel fourneau, il est vrai, aurait 1 2 mètres (37 pieds) de hauteur et 3in,6o pieds) de diamètre ( § 6 Io ), et lorsqu'on dit qu'un four-

neau ne rendant que 2342 kil, en vingt-quatre heures emploie 23,75 mètres cubes ( 7o4 pieds) par minute ( 54 t ) , je crois encore qu'on porte trop haut, dans ce Traité ( § 6o4) la hauteur due

à la vitesse du vent. Dans les hauts-fourneaux, la force et la quantité de vent restent toujours les Mêmes.: il n'en est pas de même dans les forges catalanes ; elles

y varient et augmentent graduellement durant la confection du même masset. Dans les bonnes forges de l'Ariège, qui rendent habituellement 16o kil, de fer en barres par masset et 24 massets par semaine, on donne, au cornmencement,6 mètres cubes ( 175 pieds ) avec une vitesse de 90 mètres, on fond avec 7 mètres cubes, et on finit

par un coup de vent donnant près de 8 mètres

cubes ( 25o pieds), avec une vitesse de 115 mètres

(556 pieds ). Nos feux d'affinerie n'emploient guère que 4 mètres cubes (120 pieds) avec une vitesse de 80

mètres, et nos feux de inartineteur, étireur et

A PISTON.

corroyeur demandent de 1

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à 3 mètres cubes

( 5o à 85 pieds ) avec une vitesse de 5o à 75 mèt. ( 15o à 220 pieds ), selon leur objet. Ces données étant établies, passons aux règles.

Je vais parler principalement aux maîtres. de forges, et j'emploierai leur langage, c'est-à-dire les mesures ordinaires.

I. On a un courant 'd'eau ; on connaît et le nombre de pieds cubes qu'il en donne par minute, et la chute qu'on a ou qu'on peut se procurer. On veut. établir un soufflet à pistons dans

cette localité, et l'on demande quelle quantité de vent on peut .s'en promettre. Nous admettons que ce vent entrera dans le feu avec une vitesse moyenne de 260 pieds par seconde, vitesse que nous avons vue convenir à nos hauts-fourneaux et à nos affineries. ( Dans nos climats, et à une élévation au-dessus de la mer, qui n'excède pas mille pieds, elle correspond à 15 lignes du manomètre ou pèse-vent à mercure. ) On Multipliera le nombre de pieds cubes d'eau

par la hauteur de la chute exprimée en pieds on prendra la huitième partie du produit, et l'on aura, .en pieds cubes, la quantité d'air cherchée.

On la répartira d'après les bases ci-dessus entre les divers feux qu'on se propose d'établir. H. Pour avoir le diamètre de la buse propre à chacun de ces feux, de manière à ce qu'il reçoive la quantité d'air qui doit lui revenir, on prendra la racine carrée de cette quantité, on l'augmentera d'un tiers, ou, plus exactement, de ses trois