Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1825, série 1, volume 11)

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SUR UN PONT

Nous entrerons d'abord dans quelques développemens relativement à la position de ce pont. La Neva , qui déverse les eaux du lac Ladoga dans le golfe de Finlande, se partage, à son embouchure, en plusieurs bras ; là ville et les campagnes de Saint-Pétersbourg s'étendent sur leurs rivages. Le bras principal du fleuve, auquel on

a donné particulièrement le nom de grande

Neva, sépare les deux quartiers les plus beaux, les plus peuplés et les plus importans de la ville;

savoir, sur la rive gauche, le quartier de l'amirauté, où se trouvent le palais du souverain, le sénat, les ministères, la plupart des administrations civiles et militaires, et sur la rive droite le quartier de Vacili-Ostroff (île de Bazile ), où se trouvent les académies, la bourse, la douane, le port et les entrepôts. Ces deux parties de la ville sont réunies par un pont de bateaux extrêmement fréquenté, que l'on détache au printemps et en automne , à l'époque des débâcles en sorte que cette communication importante est interceptée pendant que le fleuve charrie des glaçons, soit au commencement, soit à la fin de la saison des froids. Les habitans de Vacilir Ostroff sont alors isolés, et ne peuvent communiquer avec les autres quartiers de la ville qu'au moyen de barques, qui se fraient un chemin souvent dangereux entre les glaçons mobiles qui couvrent la surface du fleuve. Le pont n'est remis en place que lorsque la Néva est ou totalement couverte de. glaces , ou totalement libre.

Ce pont de bateaux se démontait autrefois

SUSPENDU.

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bateau par bateau, ce qui élevait considérablement les frais de déplacement, et augmentait de beaucoup la durée de l'interruption du passage sur la Néva. Le général Betancourt, qui dirigeait alors le corps des ingénieurs des voies de communication, a fait construire, en 1821 , pont de bois porté sur des piles flottantes , et tellement lié que le courant le fait tourner tout entier, et le place parallèlement aux quais lorsque l'effort des glaces, s'exerçant sur lui, peut faire craindre sa rupture; il suffit pour lors d'en détacher une des extrémités et de fixer l'autre par des cordages. Quand la débâcle est terminée, on remonte ce pont en très-peu de temps et à peu de frais , au moyen de cabestans. L'économie de temps et de frais qui résulte de ce changement important est cependant soumise à une chance d'incertitude: il arrive quelquefois que les cordages cédant à l'effort des glaces, le pont est emporté par la débâcle lorsqu'on veut en opérer la rotation. Tous ces inconvéniens ont fait désirer depuis long-temps l'établissement d'un pont fixe, avec piles et culées, sur la grande Neva; mais les difficultés nombreuses que l'on aurait à vaincre rendent cette construction presque impossible. La largeur à-peu-près constante du fleuve est de plus de 950 pieds anglais ; sa section transversale est presque rectangulaire , en sorte que le fond, placé à 42 pieds de profondeur au-dessous des eaux ordinaires, est presque horizontal. Le niveau des quais n'est élevé que de 8 à io pieds au-dessus des eaux ; il est submergé, lors des

grandes inondations comparables à celle du