Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1825, série 1, volume 11)

3oo PRÉPARATION DE LA FONTE grise dans le commencement du fondage , et ensuite truitée; car on évite la fonte blanche (grell),'

qui donne du fer de mauvaise qualité. L'opération particulière que l'on pratique dans les hauts-fourneaux dont il s'agit ( et que les ouvriers appellent distilliren), a pour but d'opérer un commencement d'affinage et de brûler une partie du charbon combiné : elle consiste à diri-

ger le vent des soufflets sur le bain de fonte

qu'on a laissé amasser dans le creuset jusqu'à ce que la superficie se trouve seulement à 2 pouces

au-dessous de la tuyère : pour cela, le maîtrefondeur, à l'aide de l'outil appelé fonnstecher, et qui lui sert ordinairement à nettoyer la tuyère, forme immédiatement au-dessus de celle-ci nez artificiel avec de l'argile , ou bien en faisant refroidir des scories encore molles dans le fourneau z il lui donne environ 2 pouces de longueur, et en. même temps qu'il dirige ainsi l'air sur la sùrface de la fonte, il la débarrasse des scories

et laitiers qui peuvent s'y trouver; il repousse ces scories ,vers la tympe , afin d'y former un barrage, qui la ferme et empêche l'air de s'échap-

per par cette ouverture. Pendant cette opération, qui dure d'une à quatre heures, la fusion des matières est suspendue, mais non pas toutà-fait interrompue ; la flamme du gueulard ne change pas de couleur, quoiqu'elle diminue beaucoup d'intensité. L'effet du fourneau dans cet état comparé à celui qu'il produit à l'ordinaire, est comme 5 : 5. Les scories qui se forment dans le creuset pendant l'opération ( tern) sont poreuses, légères, de couleur sombre, et les dernières paraissent n'être que de l'oxide de fer : elles seraient même tout-à-fait semblables

DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.

3o t

aux scories d'affinage ( à celles désignées par le nom de roh shlacke), si le mélange des laitiers

produits par la fonte, et malgré qu'on en retire une partie, n'en changeait l'apparence. On reconnaît que l'opération est terminée lorsque la couleur de la fonte, qui était rouge sombre, devient claire et qu'elle lance une multitude de petites étincelles. On fait couler le métal ainsi préparé ( eveissei-

sen) sur un sol disposé à cet effet et composé d'un mélange de scories pilées et de sable humecté avant d'être battu; le sable seul n'est .pas propre à recevoir cette fonte, il la fait sauter. Ce métal lance des étincelles blanches ou d'un bleu clair ; refroidi, il est d'un blanc d'argent, à cassure plane, très-poreux, tandis que la fonte qui n'a pas été soumise à cette opération , sur-tout

celle qu'on obtient au commencement du fondage , est grise, à gros grains et mêlée de graphite. La fonte affinée est à-peu-près à l'état de celle qui passe au puddling funzace dans le procédé anglais. On remet aisément le fourneau en train après la coulée, et en donnant le vent peuà-peu jusqu'à son terme ordinaire. On obtient par semaine, terme moyen , t 5oo liv. de fonte affinée; ioo liv. de fonte préparée exigent 5 pieds cubes de minerai et 15 =,-; pieds cub. dercharbon de bois : de sorte que ioo pieds cubes de minerai produisent 2000 liv. de fonte affinée ; en poids, le produit est de 20 à 3o pour cent. Le procédé d'affinage est analogue -à celui dit Wallon. Il y a un foyer pour former la loupe ete un autre pour l'étirer : on fait fondre la gueuse