Annales des Mines (1827, série 2, volume 1)
Page : Image 184
Révision de 27 janv. 2015 15:26:59, edited by Anonymes
FABRICATION DE LA. FONTE
La grande abondance de la houille et sur-tout sa réunion avec le minerai de fer des houillères, appelé en an gl ais iron-stone(fèr carbonaté terreux, argileux ou lithoïde), ont, jusqu'à cejour, procuré à l'Angleterre une supériorité marquée, dans ce genre de fabrication, sur toutes les autres contrées de l'Europe; il est permis d'espérer que la France ne restera pas toujours étrangère à cette
nouvelle source de prospérité. Il y a déjà quarante ans qu'on a établi pour la première fois, près de la mine de houille du Creusot ( département de Saône-et-Loire), des hauts-fourneaux, dans lesquels, depuis lors, on fond , au moyen du coke, des minerais de fer, soit d'alluvion, soit extraits du terrain de calcaire oolithique. Depuis long-temps, des hommes chargés par état de veiller au perfectionnement de l'industrie minérale de la France ont pressenti les avantages qu'elle pourrait retirer de l'introduction 'complète ou partielle des procédés anglais. En 1802, M. de Bonnard, maintenant inspecteur divisionnaire au Corps royal des Mines et secrétaire du Conseil général, fit un voyage en Angleterre dans le but principal d'y étudier les nouveaux procédés de la .fabrication du fer. Un mémoire, qu'il inséra dans le tome 17, p. 245 du Journal des Mines, fit le premier connaître à la France cette industrie presque nouvelle. Depuis la paix, les ingénieurs et les maîtres de forges français ont essayé de naturaliser cette industrie en France ; et c'est à la persévérance de feu M. de Gallois, l'un des membres lés, plus distingués du Corps royal des Mines, que nous devons le premier établissement dans lequel on ait essayé de reproduire complétement la méthode anglaise pour la fabrication du fer.
ET DU FER EN. ANGLETERRE.
355
Ayant été à portée, 'dans le voyage que nous avons fait dans le pays de Galles et dans le Staffordshire, d'étudier le travail du fer avec quelque
détail, nous nous faisons un devoir de publier les données que nous avons recueillies, dans l'es-
pérance que, tout incomplètes qu'elles sont, elles pourront être de quelque utilité aux maî-
tres de forges français. Désirant avant tout donner une idée exacte de la disposition du minerai de fer- des houillères, presque le seul employé dans les nombreuses usines de la GrandeBretagne (i), nous ferons précéder la description
du travail du fer par quelques aperçus sur les différens bassins houillers que possède l'Angleterre, et par une description succincte de ceux qui , présentant une grande abondance de mi-
nerais, alimentent un grand nombre d'usines.
Nous diviserons notre travail en deux parties. Dans la première, nous donnerons un aperçu sur les différens bassins houillers de l'Angleterre. La seconde sera consacrée à la fabrication de la fonte et du fer dans ce pays. PREMIÈRE PARTIE. Aperçu sur les différens bassins houillers de l' Angleterre.
§ ler Les différens terrains formant en Angle(1) On emploie comme auxiliaire, dans quelques usines,
du fer hématite rouge du Lancashire ; mais il parait que nulle part dans la Grande-Bretagne on ne traite en ce moment les minerais que présentent la formation oolithique, celle du grès ferrugineux et du grès vert et les dépôts d'alluvion. 23.
Division de ce mémoire.