Annales des Mines (1819, série 1, volume 4)
Page : Image 7
Révision de 7 févr. 2015 20:51:57, edited by Anonymes
X/
SUR L'ES CRISTAUX
Il n'était pas facile de mettre les variétés du carbonate de Chessy qui viennent d'être décrites en rapport avec celles qui constituent les cristaux de Sibérie. M. Haüy avait tenté plusieurs fois de les comparer, sans obtenir de résultat satisfaisant. Les cristaux de Sibérie semblaient déroger à la loi de symétrie, lorsqu'il essayait de ramener leur forme à l'octaèdre primitif du eu ivre de Chessy; mais des observations récentes
ont fait évanouir les difficultés. M. Haüy a reconnu que , pour mettre en position les cristaux
de Sibérie, il fallait donner à l'axe des prismes une direction horizontale. On reconnaît alors com-
bien la figure prismatique est spécieuse, et comment elle est occasionnée par l'extension que des facettes analogues aux facettes h , y et s (fig. 12),
prennent aux dépens de toutes les autres. Indépendamment de cet allongement qui ,a
clans le sens de la ligne eh (fie,-. 2), on remarque
sur les cristaux -quelques facettes dues à des
lois qui diffèrent- de. celles que nous avons exposées ci-dessus; mais ces modifications sont analogues à celles qu'on remarque dans les cristaux de toute substance minérale , lorsqu'ils proviennent de localités diverses. Les indications de la division mécanique, devenues plus faciles à interpréter, n'ont d'ailleurs laissé aucun doute sur l'identité de forme primitive entre les deux carbonates. Les cristaux obtenus par M. Sage présentent
DE CUIVRE CARBONATÉ.
d'un octaèdre à triangles scalènes, dont les deux
grandes arêtes doivent être placées verticalement pour qu'ils soient en rapport de position avec ses formes secondaires. Mais la division méca-
nique fait bientôt reconnaître que l'inclinaison des joints naturels conduit à un octaèdre di ifenent de celui du cuivre carbonaté.. La dureté est sen-
siblement moindre ; les surfaces s'effleurissent par une assez courte exposition à l'air libre, et /a couleur passe du bleu au vert bleuâtre et au blanc verdâtre ; enfin la composition paraît n'être pas la même, et ce qu'en dit Fourcroy suppose qu'il y entre de l'ammoniaque (1). Tels sont les motifs très-plausibles sur lesquels M. Haüy se
fonde pour attaquer la réalité d'une anaiogie qui paraît aVoir été trop facilement admise dans le principe. J'ai moi même fait quelques épreuves pour vérifier de nouveau la différence de composition. J'ai remarqué que les cristaux de M. Sage se dissolvaient beaucoup plus promp-
tement clans l'acide muriatique que le cuivre bleu. Leur dissolution mêlée de potasse caustique en excès et évaporée à siccité, n'a point donné le moindre indice d'ammoniaque. Au chalumeau, l'azur artificiel décrépite vivement; ce qui n'a pas lieu pour l'azur naturel. La cha-
leur fait perdre à l'un une bien plus grande partie de son volume qu'a l'autre. Enfin, premier; chauffé dans un tube laisse facilement
dégager une quantité d'eau beaucoup plus
au premier aperçu quelques rapports remar-
quables avec le carbonate .naturel: -Ils affectent une belle couleur bleue lorsqu'ils sont récemment obtenus ; ils sont effervescens , et dérivent
(1) Éléniens d'Histoire naturelle et de Chimie 2 1789, , p. 324.