Annales des Mines (1824, série 1, volume 9)
Page : Image 182
Révision de 16 janv. 2015 16:34:27, edited by Anonymes
356
DE MUA_ ET DE SÀIIORBE.
roxcEs cA.1A.LAivrs
humide, en laissant sur le derrière un trou le passage de la frimée: il donne le vent. pour Avant de former des trousses , l'ouvrier (l'abord les barres d'acier en plusieurs tas,divise qu'il range l'un à la suite de l'autre , en cormnencant
par l'acier le plus fort. Pour faire
ce triage', il forge quelques languettes d'acier brut,les les casse, examine le grain, et reconnaît trempe,
nature de l'acier qu'il a forgé.
ainsi la
Après plusieurs
essais de ce genre , qui lui donnent le moyen de mettre à leur place les barres dont il a essayé des échantillons , il classe les autres en les compa-
rant aux premières. Cela fait, il forme des trousses, de plusieurs petits morceauxde barres composées cassées, qu'il réunit entre deux barres plus longues ; il choisit l'acier convenablement, et d'après l'espèce d'a-
cier forgé qu'il veut obtenir ainsi, pour des
limes, la trousse est composée d'acier fort; pour l'étoffe de pout ou de coutellerie , il prend des aciers de force moyenne , et l'une des barres extérieures qui maintiennent les petits morceaux, est une barre de ler ; pour les ressorts de Voiture, les deux barres extérieures sont en fer; pour des aciers qui ne doivent avoir qu'une force moyenne , il mêle ensemble des aciers forts et des aciers mous. Le corroyage se fait toujours de même. La trousse est saisie avec des tenailles , et portée sous la voûte de houille incandescente. Elle est placée au-dessus de la tuyère horizontale, de telle sorte que le vent ne peut la frapper. Quand elle est fort échauffée, l'ouvrier ajoute, . avec une petite pelle, un mélange de sable et de battitures d'acier, qui fond ,
immédiatement , barres.
357
et s'oppose à l'oxidation des
La trousse, chauffée au rouge blanc, est
le martinet, et soudée au bout de
portée sous Quand elle est entièrement soutrois chauffes. la coupe par le milieu avec un dée, l'ouvrier soude de nouveau les deux parties tranchet, et aidé d'un mal'une sur l'autre. Un ouvrier,
nuvre,
affine par jour Sok- d'acier, et consomme
1601, de houille; la houille, rendue à Sahorre, revient à 8 fr. 53 c. le quintal métrique. Le salaire du corroyeur est, je crois, de 6 fr. par jour,
de l'acier est de 17 pour loo. Les opérations du triage et de l'affinage sont
et le déchet
soin extrême, par un nommé Hilger. En visitant la ouvrier allemand, manufacture d'armes de Tulle , j'ai vu le résultat d'essais faits sur des échantillons de la fa-
faites à Sahorre , avec un
brique de Sahorre , envoyés comme propres, les uns à faire des ressorts,
les autres à faire des ba-
guettes, des baïonnettes, etc. Tous les essais
avaient donné les meilleurs résultats, ce qui est une preuve du soin avec lequel le triage est fait
puisque le même acier ne saurait servir à faire des baïonnettes et des ressorts de platine. La manufacture de Tulle s'approvisionne à la Bérardi.ère ;l'acier, rendu à Tulle , revient à 190 fr. le quintal métrique. M. Bernadac offre de le fournir à un prix beaucoup moindre.
L'usine de Sahorre tire son minerai de la mine d'Aytua, située à 4 kilomètres du village. Le gisement de cette mine est absolument semblable à celui que j'ai déjà décrit en parlant de celles de Fillols et Taurinya. La masse est du fer spathique décomposé ( mine douce ), mêlé d'une
Mine d'Aytita.