Annales des Mines (1824, série 1, volume 9)
Page : Image 344
Révision de 27 sept. 2014 01:39:07, edited by Anonymes
674
SUR LA COMBINAISON
La fonte grise se comporte d'une toute autre manière : les acides muriatique et suif'urique étendus d'eau l'attaquent lentement ; on obtient, après plusieurs mois , un résidu qui Contient le carbone dans trois états différens : une portion de ce résidu se compose de feuilles et d'écailles douées d'un éclat métallique très-prononcé, non solubles dans les acides et les alcalis, non attirables à l'aimant et ne brûlant qu'a la chaleur rouge; ce corps est connu depuis long-temps sous le nom de graphite. Une autre, partie présente aussi tin aspect graphiteux ; mais elle agit sur l'aiguille aimantée , et se -cOmporte de la même manière que la substance analogue, obte-
nue de l'acier trempé dissous dans les acides: enfin , une autre portion a une couleur brun noirâtre ; elle n'est pas magnétique, colore la lessive de potasse en noir, et brûle avant que le creuset soit rouge. Le graphite se trouve toujours
dans le résidu de la dissolution par les acides. Quant aux deux autres produitsY il en manque souvent l'un ou l'autre. L'acide mitriatique agit sur la fonte grise plus fortement que les acides étendus, sur-tout lorsque son action est augmentée par celle de la chaleur ; une partie du graphite est enlevée mécaniquement par l'hydrogène, mais on en obtient toujours une certaine quantité. L'acide sulfurique, faiblement étendu d'eau , dans les mêmes circonstances laisse, outre le graphite , du charbon noir, facilement combustible et non attirable à l'aimant. -
L'acide nitrique, à 1,3 de pesanteur spécifique,
agit assez faiblement sur la fonte grise; il présente des phénomènes qui paraissent s'accorder tantôt avec ceux que produit l'acier doux
DU FER AVEC LE CARBONE.
675
tantèt avec ceux que produit l'acier trempé. Lé premier cas
arrive si la fonte est très-grise, et le.
second lorsque sa couleur est plus claire.
Pour se rendre raison des divers phéno-
mènes que présenté le fer carboné en se dissolvant dans les acides, on doit d'abord fixer ses
idées sur la nature des substances qui se séparent
pendant la dissolution. Le graphite peut être obtenu parfaitement pur, parce qu'il est inattala chaleur quable par les acides et les alcalis lumineuse et en contact avec l'air,li.disparait lentement sans laisser aucun résidu ;,.:Tour en brûler de cette manière 17 grains sous la moufle d'un fourneau d'essai, il me fallut quatre heures,
quoique cette moufle eût été entretenue à la chaleur blanche. Cette quantité de graphite n'a laissé sur la feuille de platine où elle était étendue qu'une trace de silice parfaitement blanche et qui avait échappé à la potasse caustique. Pendant le grillage ,
le graphite diminue peu-à-peu
sans qu'on puisse apercevoir le moindre indice
de flamme. Si l'on examine les feuilles à demi calcinées, on voit qu'elles sont devenues plus minces que les autres ; qu'à la lumière elles paraissent transparentes en certains endroits , et qu'elles présentent une texture fibreuse particulière, qu'on n'aperçoit pas dans celtes qui n'ont pas été grillées : fondu avec le nitrate de potasse,
ce graphite ne produit pas d'explosion , iL se consume lentement. Je n'ai pu réussir à changer le sulfate de potasse en sulfure à l'aide de cette matière -charb onn euse.
Il résulte de ce que nous venons de dire que le graphite contenu dans la fonte grise n'est pas un composé de charbon et de fer; mais il parait