Annales des Mines (1824, série 1, volume 9)
Page : Image 20
Révision de 4 mai 2015 16:49:46, edited by 194.214.158.55
38
MINES ET USINES
quarante pains , qui dure cinq à six heures on consomme huit masses de charbon. A chaque pain,
on retire qui pèse au-delà de trois quintaux vingt livres environ de scories, tenant au quintal un demi-lot d'argent et quarante livres de plomb. Il se volatilise, en outre, une poussière qui
tient au quintal un quart de lot d'argent et cinquante-deux livres de plomb. Un fourneau reste ordinairement huit jours en feu, et pendant ce temps on fait passer deux cents à deux cent cinquante pains riches. On a trois ouvriers pour ce travail : un fondeur,
qui reçoit six gros par fusion de quarante pains ou poste de cinq à six heures ; le perceur, qui gagne 5 gros dans le même temps; enfin le chargeur,
à qui on donne quatre gros. Le travail doit être mené très-vite pour éviter
la trop grande oxidation et volatilisation du cuivre et du plomb.
Il doit être mené également, et pour cela il faut charger toujours une égale quantité de charbon, employer des charbons de même qualité et donner un vent uniforme. Dans cette opération, il se brûle cinq livres de
39
cuivre l'argent et le plomb qui y sont unis dans les pains de liquation , est fondée sur ce que le plomb entre plus tôt en fusion que ne le fait le cuivre, et en ce qu'il entraîne l'argent par l'union intime
qu'il a contractée avec lui dans la fusion précédente. On doit, sur-tout ici, éviter de faire arriver sur ces masses des courans d'air non décomposés, qui les oxideraient. On avait autrefois, à fletstad t, deux manières de
liquater, l'une au bois et l'autre au charbon de bois ; celle au charbon est aujourd'hui la seule employée. Nous commencerons par la décrire, nous dirons ensuite quelques mots de celle au bois.
Les fourneaux de liquation au charbon de bois sont grands ou petits. Les uns sont susceptibles de recevoir huit pains et les autres six : de sorte que pour un poste de quarante pains on en emploie quatre petits et deux grands. Le manque d'espace n'a pas permis de les construire tous ()Tauds.
plomb par quintal de cuivre. Le zinc contenu
Ces fourneaux ne sont autre chose que deux murailles hautes de trois pieds six pouces, distantes de six pouces à un pied, surmontées de deux plaques de fer épaisses de trois pouces et
dans ce dernier se volatilise en partie, ou s'oxide, et passe dans les scories avec le fer et le cobalt. C'est dans le bassin de réception que se forme
férieurs une ouverture de huit pouces, par la-
l'union du plomb et du cuivre, et en raison du rapport des masses, le plomb attire à lui tout l'argent sans cesser cependant de rester uni au cuivre. Liquation.
DU PAYS DE MANSFELD.
5°. De la liquation. Cette opération, qui a pour but de séparer du
larges de t 8 pouces, qui s'inclinent de trois pouces l'une vers l'autre , et offrent entre leurs bords in-
quelle les matières tombent dans le canal formé par les deux murailles et coulent sur la sole inclinée, qui aboutit à un bassin extérieur, où tout
va se réunir. Les deux plaques de fer sur lesquelles on pose les pains sont surmontées de petites murailles de la hauteur de deux pieds ou du diamètre d'un pain, sur un des côtés longs et