Annales des Mines (1824, série 1, volume 9)
Page : Image 36
Révision de 27 mars 2015 18:43:14, edited by Anonymes
70
SUR UNE MÉTHODE
considérables en combustible et sans brûler de plomb. Le schiste cuivreux ne tenant , au quintal, que deux livres et demie à trois livres de cuivre et un demi-lot d'argent, il était facile de voir qu'il ne pouvait 'etre amalgamé à cet état. D'un autre côté, sa concentration par le bocardage et le lavage, quoique possible', était très-difficile et toujours peu complète. On aurait pu séparer l'argent du cuivre noir, si on n'eût pas dû opérer sur des milliers de quintaux, en réduisant d'abord le cuivre en vitriol et en amalgamant ces cendres vitrioliques. Enfin , l'ancien maître d'usine de Hetstiidt M. Schwarz, trouva, après un grand nombre d'essais, que la matte de cuivre obtenue de la fusion du schiste, et non encore grillée , était le produit le plus propre à soumettre à l'amalgamation , et que cette opération pouvait se conduire ainsi
D'abord on cherche, par un grillage préliminaire en plein air, à attendrir la matte argentifère et à la préparer aux cassages suivans. Par là on volatilise une partie du soufre et l'on acidifie une autre partie, tandis que tous les métaux, ex-
cepté l'argent, sont oxidés. On divise ensuite la matte grillée par le hocardage et la mouture, et on la rend assez fine
pour être pénétrée des masses, qu'on emploie dans les opérations subséquentes. On grille, au four à réverbère, la matte moulue
en parties très-fines, pour Chasser le plus possible de soufre, et acidifier les métaux oxidés et l'argent, en les unissant au soufre non dégagé. bb Ensuite , dans le but de décomposer ces sels
D'AMALGAMATION.
de séparer le soufre-des métaux, et de faire passer l'argent-à l'état d'argent muriaté , seule com-. binaison dans laquelle il se laisse arnalgamer, on fait un mélangé de matte de cuivre, de soude muriatée et de chaux carbonatée, qu'on arrose d'eau etque l'on amène à la consistance de bouillie. Dans cette opération, use fait un dégagement de chaleur, et une effervescence, produite par dégagement de gaz acide carbonique. Une partie de l'a-
cide sulfurique s'unit à la chaux, une autre à la soude, tandis qu'une partie de l'acide muriatique
s'unit à l'argent. Cette masse étant endurcie, on la sèche, on la bocarde, on la crible et on la moud de nouveau. Pour augmenter la pénétration des masses et l'intensité des affinités, on grille de nouveau ces
masses au four à réverbère. La décomposition de la matte de cuivre devient complète, de l'acide niuriatique à l'argent plus intime, celle de l'acide sulfurique à la soude plus parfaite, et on obtient de ce grillage , 10. de l'argent muriaté; 2'. des oxides de cuivre, fer, nickel et cobalt ; 3'. des sulfates de soude et de chaux. La séparation de l'argent, dans la matte, se fait alors facilement, en l'amalgamant avec du mercure dans des tonneaux horizontaux. On ajoute du cuivre métallique, qui s'unit à l'acide muriatique ; le mercure s'empare de l'argent , et il reste les oxicles et sulfates. Le mercure argentifère est retiré des tonneaux et mis dans des poches de. coutil ; le mercure en excès à l'amalgame passe par les trous du coutil, et l'amalgame reste.
On sépare alors l'argent du mercure contenu dans l'amalgame, par la distillation. Le mercure