Annales des Mines (1824, série 1, volume 9)
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CHIMIE.
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ment même où elles se dégagent, j'ai trouvé, en mettant en contact diverses substances susceptibles de se combiner, qu'il se produit des courans plus ou moins forts, suivant .le degré de conductibilité des substances mises en action, et celui de leurs affinités chimiques. Voici l'appareil : à. l'une des extrémités du fil de platine du galvanomètre, je place une petite cuiller aussi en platine, destinée à recevoir une des substances,
par exemple, l'acide; à l'autre bout du fil, on adapte une pince de même métal, et c'est entre ses
branches que l'on place l'autre corps. Dans le cas où le platine exerce une action électro - motrice sur ce corps, on place entre les deux un morceau de papier mouillé. Il est souvent fort commode aussi d'envelopper ce corps dans un petit morceau de baudruche humecté. Maintenant, fixons dans la pince de platine un morceau de potasse ou de soude caustique, en l'humectant légèrement d'eau: au moment où l'alcali touchera l'acide, il y aura un courant électrique énergique, qui ira de l'acide à l'alcali, en suivant le circuit. Ainsi, au moment du contact de ces deux corps, l'acide s'enveloppe d'une électricité positive, et l'alcali s'enveloppe d'une électricité négative. Le courant électrique est si fort, qu'on peut l'observer sans galvanomètre ; il suffit
de présenter le fil conjonctif d'une aiguille suspendue à un fil de platine. Si on remplace l'alcali par un métal sur lequel l'acide puisse agir, les mêmes effets se manifestent. Si l'on verse dans la cuiller de platine une dissolution de potasse caustique, et si l'on fixe sur la pince de l'oxide de zinc, de l'alumine, ou de
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EXTRAITS DE JOURNAUX.
l'oxide de plomb nouvellement précipité d'une dissolution par la potasse, au moment du contact l'aiguille sera déviée de sa direction, et le courant électrique qui s'établira ira de l'oxide à l'alcali: ainsi, dans ces sortes de combinaisons , les oxides se comportent donc comme les acides, et les alcalis s'entourent d'une atmosphère d'électricité négative.
En faisant agir le sulfate de fer sur une infusion de noix de galle, il se développe un faible courant, qui va de l'infusion au sulfate. Dans l'action du sulfate de fer sur le prussiate de potasse, le courant va du premier au second. En prenant des sels parfaitement neutres, par exemple, du sulfate de magnésie en dissolution, et le mettant en contact avec de la potasse caustique, il y aura un faible courant qui ira du sel à l'alcali, et celui-ci s'enveloppera d'électricité négative.
En faisant agir du nitrate de baryte sur l'acide sulfurique, le courant ira en sens inverse. Dans les précipités qui résultent d'une double décomposition, comme celui qui a lieu quand on
traite du sulfate de soude parfaitement neutre par le nitrate de baryte également neutre, il m'a été impossible de reconnaître la moindre apparence de courant.
Pendant la dissolution d'un corpsedans l'eau distillée et parfaitement pure, ou clans l'alcool également très-pur, il ne se produit pas d'électricité; mais si l'eau ou l'alcool renferme la moindre trace d'un acide ou d'un alcali, il y a aussitôt manifestation sensible d'électricité.
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