Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)

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SUR L'Il' VÉNEMENT

lieutenant de gendarmerie envoyé par M. le sous-préfet de Saint-Étienne , se rendirent au-

près de nous pour prendre connaissance de ce

qui se passait et en rendre compte. Déjà la veille, à la première nouvelle de l'événement, MM. les élèves de l'École des mineurs étaient venus à la

mine pour nous offrir leurs services , qui nous. ont été si utiles pendant toute la durée de ces travaux.

Nous arrivons maintenant à l'époque la plus importante de ce récit : ce fut l'instant où nous acquîmes la certitude que des hommes vivaient encore dans l'intérieur de la mine ! circonstance

qui, en présentant à notre esprit des moyens

plus efficaces de les sauver, augmenta dans une immense proportion le zèle de tous les travailleurs , qui, malgré nos efforts, n'agissaient auparavant qu'avec découragement, persuadés qu'ils

étaient que les eaux avaient englouti tous les mineurs. Vers quatre heures et demie du soir ( jeudi 3),

on vint nous dire que deux ouvriers, nommés Louis Viala et Jean Brun, avaient pénétré dans une partie des travaux de la couche inférieure et y avaient trouvé divers effets des ouvriers qui

s'en étaient échappés au moment de l'inondationAls y avaient pénétré par une ancienne galerie remblayée presque entièrement, et qui ne

laissait qu'un passage étroit et très difficile, dont l'extrémité se trouvait alors au dessus des eaux. Nous fîmes venir ces hommes, et suivis de plusieurs élèves, nous nous traînâmes à plat-ventre

à travers ce passage , qui nous conduisit dans plusieurs galeries situées à la partie la plus élevée de la couche inférieure. Nous commençâmes

DU BOIS mortzir,.

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par les visiter toutes, mais sans y trouver personne : nous appelâmes à grands cris dans toutes les directions sans plus de succès. Alors nous ordonnâmes à un des ouvriers de frapper fortement avec une masse contre le toit de la galerie ; il frappa trois coups lentement , et nous eûmes le bonheur (l'entendre répéter ces trois coups du côté où nous supposions que (levaient se trouver les malheureux mineurs. Nous renouvelâmes plusieurs fois avec une indicible émotion le même

signal, et toujours nous reçûmes la même réponse; il n'y avait plus de doute sur leur existen ce.

Au même instant, nous fîmes appeler le gouverneur, et M. Boulet, géomètre de l'exploitation, pour nous rendre compte de la relation qui existait entre la position que nous occupions et celle

où se trouvaient les malheureux qui nous appelaient. Nous vîmes, d'après le plan , qu'il nous faudrait exécuter, soit dans le rocher, soit dans le charbon, un percement d'environ .18 mètres de longueur. Le massif qui nous séparait de la cou-

che supérieure présentait d'abord un banc de grès très dur de quelques pieds d'épaisseur, au dessus duquel devait se trouver un schiste plus tendre. Nous avions ainsi à percer une galerie semblable à celle qui avait déjà été exécutée dans Je voisinage du puits, et qui , faite à l'entreprise,

avait coûté à M. Robinet 45 francs la toise et

exigé un mois de travail soutenu jour et nuit. Ces données n'étaient pas propres à nous encourager; mais persuadés que, dans des circonstances semblables , la force des hommes peut se décupler, et voulant d'ailleurs épuiser tous les moyens de salut qui s'offriraient à nous , nous décidâmes