Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)

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SUR L'ÉVÉNEMENT

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nous était impossible, à moins de suspendre le travail de leur porter secours en leur insufflant de l'air ou par d'autres moyens : aussi , nous dé,

cidâmes, de concert avec MM. les médecins, que nous acheverions avec la plus grande activité les

2 mètres de galerie que nous avions encore à percer, persuadés que c'était d'ailleurs le plus sûr moyen de les rappeler à la vie dans le cas même où quelques uns d'entre eux seraient effectivement asphyxiés.

Enfin, à 10 heures du soir (lundi 7 ), le percement était achevé, et nous eûmes le bonheur de les trouver dans un état de santé bien plus satisfaisant que nous n'osions l'espérer quelques heures auparavant. MM. les médecins attendaient dans la galerie l'instant de la délivrance ; ils avaient avec eux tous les remèdes convenables contre toute espèce d'accidens , mais ils n'eurent pas à s'en servir les chaises à bras, que l'on avait descendues pour

porter les ouvriers, furent même inutiles : ils

marchèrent, enveloppés de couvertures et soutenus par les médecins, les ingénieurs et leurs ca-

marades. L'un d'entre eux seulement fut porté en arrivant au jour ; on les conduisit, entre deux

haies de gardes nationaux et au milieu d'une population silencieuse et avide de les voir, dans

une maison voisine où des lits et des remèdes avaient été préparés. Nous les laissâmes entre les mains des méde-

cins et nous rentrâmes aussitôt dans la mine avec' MM. les professeurs de l'École des mineurs

et les directeurs des mines ,pour essayer de pénétrer dans les travaux supérieurs par la galerie que ces ouvriers venaient de quitter. L'étude que

DU BOIS-MONZIL.

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nous avions faite des dispositions de cette exploitation , jointe aux renseignemens donnés par les

ouvriers délivrés, ne permettait pas de douter que tons les antres n'eussent péri. Cependant,

nous avions encore à tâche de les trouver

mais le mauvais air éteignit nos lampes à notre entrée dans les travaux supérieurs et nous empêcha de les parcourir. Sans doute ils étaient déjà mal aérés au moment de l'inondation ; les anciens travaux avaient pu y répandre des mofettes , et enfin la respiration de huit ouvriers pendant cent trente-sept heures avait encore contribué à en vicier l'air. Nous parvînmes plus facilement dans la couche inférieure jusqu'au puits incliné percé dans le rejet ; nous le trouvâmes plein d'eau et de débris boueux, sous lesquels il n'était que trop certain que le commis Bonnin et Jacques Servanton restaient ensevelis. Nous ordonnâmes à M. Robinot de les faire extraire, et on y plaça aussitôt une pompe à bras et des ouvriers. Dans cette nuit du lundi au mardi, les eaux se trouvaient presqu'an niveau de la recette; mais il restait encore à enlever l'eau et les débris dont étaient remplies les deux galeries inclinées, qui, dans la couche inférieure, aboutissent par leurs extrémités les plus basses au pied de la galerie de communication des deux couches : c'était le moyen de rétablir dans les travaux supérieurs la circulation de l'air que nous voulions y faire entrer par notre galerie. On plaça eu conséquence dans les deux galeries de la couche inférieure deux pompes à bras, qui amenaient les

eaux dans le puisard, et on commença à dé-