Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)

326 Environs de la Grasse.

TERRAIN DE CRAIE

14. A mesure que l'on s'approche de la Grasse , les grès supérieurs disparaissent; les

montagnes acquièrent une hauteur plus considérable et forment des chaînes étroites et alungées qui ressemblent à des espèces de murs qui s'élèvent au milieu de petites plaines, qu'elles séparent. La direction de ces crêtes, la même que

celle du système des Pyrénées ( 0. 200N. ) , est un des faits les plus remarquables de la constitution

physique du petit groupe des Corbières. Cette direction est cependant quelquefois altérée par des dislocations postérieures au terrain tertiaire et qui sont de même époque que celles de la Pro-

vence. Souvent les couches que l'on observe à droite et à gauche de ces crêtes ne sont pas de même nature; mais quand on a étudié avec un peu de soin le pays, on voit que cette circonstance particulière est due à de grandes failles occasionées par le soulèvement d'une partie du terrain. La coupe, fig. 12, Pl. VIII, qui représente les environs de la Grasse , nous en offre un exemple. Les crêtes sont composées principalement de calcaire compacte noir, qui porte tous les caractères extérieurs du calcaire alpin. Les plaines sont formées de marnes plus ou moins schisteuses, dont on voit difficilement les relafions avec le calcaire. Celui-ci contient peu de foSsiles, cependant il en renferme quelques uns, qui suffisent pour prouver que tous les calcaires et les marnes appartiennent au même système et doivent être rangés dans le même terrain. La petite chaîne qui suit le cours de l'Orbien et qui sépare là Grasse de Saint-Laurent nous présente la succession de couches suivante

527 I°. Au bas des escarpemens, près de la Grasse, calcaire-marDANS LE SUD DE LA FRANCE.

et dans le lit de la rivière, à Ribaute, on trouve ll u n calcaire marneux noir, contenant des huîtres dZuclidou'ce_ et des moules de deux coquilles spirées transformées à l'état de calcaire spathique. L'impossibilité de séparer ces coquilles de la roche cmpèche de déterminer exactement les espèces aux-

quelles elles appartiennent; cependant, l'examen de plaques polies que je me suis procurées à la Grasse nous a conduit à regarder ces fossiles comme des mélanies et des paludines, coquilles qui nous apprennent que ces formations sont en

partie d'eau douce. Les paludines m'ont paru analogues à celles que j'ai indiquées dans les couches inférieures des environs d'Angoulême. Cette circonstance, bien faible à la vérité, jointe à plusieurs autres, permet de rapprocher ces calcaires de la formation de craie. La couche qui contient les paludines n'a que quelques pouces, de puissance ; il serait très difficile de la reconnaître si elle ne formait le lit de l'Orbieu surime assez grande longueur. 2.. Des couches nombreuses, très régulières, cakairecom-.

de' 6 à 8 pouces d'épaisseur, d'un calcaire corn- pacte notr pacte d'un gris plus ou moins foncé, recouvrentspathiquer,.. "" filous cette couche marneuse; la cassure de ce calcaire est conchoïde et quelquefois esquilleuse; sa couleur est due à du bitume, dont l'odeur se fait fortement sentir par le choc du marteau, et, mieux encore, par l'action du soleil, si vive et si pénétrante dans ces montagnes calcaires. Les fragmens paraissent décomposés à la surface. Le calcaire est traversé par beaucoup de filons blancs, ce qui lui> donne un caractère de ressemblance de plus avec:.