Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)
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TERRAIN DE CE AIE
donné naissance aux gypses. Les blocs d'ophite que l'on trouve au milieu du gypse pourraient faire croire, par la même raison, que cette première roche est aussi antérieure à la seconde niais l'association constante du gypse et de l'os phite nous fait plutôt supposer que ces deux roches sont contemporaines , conséquence qui ne détruit pas la présence de blocs d'ophite. De plus, les différences d'inclinaison dans les couches de calcaire qui avoisinent l'ophite et le gypse , là position presque constante de ces roches au pied. de la chaîne nous conduisent à supposer qu'elles sont d'une origine différente que le calcaire et d'une formation plus moderne ; cette observation est d'accord avec ce que M. Brongniart a décrit dans les Apennins, où l'on voit des roches amphiboliques ( ophites) reposer sur un calcaire à fucus, lequel appartient très probablement au terrain de grès vert. Si, comme nous venons de le supposer, l'ophite est d'une origine plus moderne que le terrain de craie, ne pourrions-nous pas admettre également que c'est à l'apparition de cette roche presque constamment placée au pied de la chaîne qu'est due l'irrégularité de la stratification du terrain de craie, irrégularité que les -terrains secondaires et les terrains-de transition ne présentent pas, ceux-ci s'appuyant d'une manière fort régulière sur le centre de la chaîne? Les Pyrénées auraient donc éprouvé deux révolutions: l'une, générale , due à la formation du granite, aurait relevé tons les terrains d'une manière régulière ; l'autre , partielle et agissant sur des points isolés, aurait.donné naissance aux ophites et aux gypses. Cette dernière révolution, peut -être
35t même plus moderne que les terrains tertiaires, DANS LE SUD DE LA FRANCE.
aurait bouleversé la stratification du terrain de craie. § 2 1 . La formation de grès et de calcaire forme, Env"ns"
près de Bagnères-de-Bigorre, des collines fort Bagj."7:de-
élevées , entassées les unes à côté des autres, de
manière à présenter des ondulations de terrains
extrêmement fortes. La route qui va de cette ville à Lannetnezan, et qui longe la chaîne, nous offre un exemple 'frappant de cette disposition; car sur cinq lieues de long il y a deux descentes très rapides de près d'une lieue chacune et des montées correspondantes. La première, celle qui conduit à l'Escala-Dieu , fournit une excellente coupe des grès inférieurs du terrain de craie des Pyrénées ; ces grès sont schisteux et micacés à la manière des grauwackes, et ce n'est qu'après
en avoir vu de semblables alterner à plusieurs reprises, entre Pau et les eaux chaudes, avec des. calcaires à nummulites, que nous avons été conduit à les associer à la formation qui nous occupe,
La stratification de ce grès est la même que celle du terrain sur lequel il repose ; ses couches se dirigent nord-ouest-sud-est, et plongent vers le nord-est, sous un angle de 6o à 7o°. Cette inclinaison , 'quoique la plus générale, varie cependant beaucoup, et dans la descente vers l'EscalaDieu , on voit des couches qui plongent clans un sens diamétralement opposé ; la direction des couches est au contraire assez constante. Les couches schisteuses sont les plus abondantes, surtout près du contact du terrain de transition ; le schiste argileux est très fissile, il a peu de solidité et se décompose à l'air; il est ordinairement d'un noir bleuâtre foncé, terne; sans quelques
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