Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)

374

SUR UN SERREMENT

sième, jusqu'à ce que l'une des galeries d'allongement inférieures, n'importe laquelle, vînt à traverser l'endroit stérile pour rentrer dans la partie productive. Nous savons que de toutes ces

galeries, la huitième seule avait été continuée ; les eaux devaient donc s'écouler par la huitième, et c'est ce qui est arrivé.

Dans leur maximum, les sources de la troisième donnaient par minute une quantité d'eau égale à oiu,,596 ; quand elles retombèrent à la huitième, cette quantité s'accrut de beaucoup et ne tarda pas à s'élever à un mètre cube. La difficulté du trajet de la huitième à là troisième, à travers des fissures étroites et tortueuses, et plus particulièrement la différence de pression, rendent suffisamment compte de cette augmentation. Pour en finir d'un seul coup sur ce fait important, je dirai à l'avance que le passage des eaux une fois intercepté par le serrement à la huitième, elles mirent vingt-huit jours à se renthe à la troisième, où elles parurent d'abord assez faibles, mais où elles reprirent bientôt leur maximum de om,396. Ce long espace de vingthuit 'jours peut nous donner une idée du nombre , de la longueur des fentes du filon, et de la difficulté que l'eau éprouvait à les traverser. La troisième s'étant plus tard avancée de plus de 1-25m au midi, les eaux de orn,395 s'élevèrent

à o'",64o. Nul doute que le jour ou cette galerie traversera les parties du filon que laissent pé-

nétrer la majeure partie des infiltrations, elle les recueillera presqu'en entier, et par suite

en débarrassera les ouvrages Xiin fond : ceci doit

nous faire sentir combien, dans l'exploitation des mines, il est important, sous tous les rapports, de pousser en avant des galeries de re-

DROIT.

375

cherche, surtout quand ces galeries, ce qui devrait presque toujours être, serviront en même temps de galeries d'écoulement. En attendant, il ne nous en fallait pas moins élever de too mètres plus bas une quantité d'eau qui, de om,396.

était maintenant d'un mètre cube; dans l'impossibilité d'obtenir ce résultat de nos machines,

nous songeâmes à fermer tout accès à la huitième et à faire remonter les eaux à la troisième, où leur épuisement redevenait facile comme auparavant. Nousrésoliimes donc de construire un_ serrement droit, et sur-le-champ nous en commençâmes l'exécution.

Notre premier soin fut de chercher à la huitième, à quelques mètres en arrière de la nouvelle source, un endroit où le rocher se montrât ferme , solide, compacte, sans fissures ni détaches. Nous le rencontrâmes bientôt dans un banc de schiste très épais, extrêmement sonore sous le marteau (.preuve de sa ténacité et de sa compacité), et qui d'ailleurs n'était traversé par aucune veine de quartz. Ce banc réunissait toutes les qualités demandées : solidité pour résister'

à la charge que le serrement transmettrait en

entier sur les faces de l'entaille; compacité, ab-

sence de fentes, de détaches, de veinules de quartz, pour que les eaux n'y pussent trouver aucune issue. C'est surtout du plafond qu'il faut s'assurer avec soin; c'est là que les explosions des différens coups de mine pratiqués pour exécuter le percement de la galerie don,

nent naissance à des fentes d'abord impercep-tibles, qui, s'agrandissant à- la longue, forment des détaches solides en apparence, mais qui ne sauraient présenter les garanties exigées par l'importance du travail.