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Annales des Mines (1830, série 2, volume 8)

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FORMATION ARDOISIÈRE

au gris rosâtre, et sur les feuillets on trouve un

léger enduit stéatiteux d'un vert-poireau grisâtre.

40. Enfin, il y existe des veinules irrégulières d'un calcaire blanc spathique mélangé de quartz limpide , tellement disposés entr'eux qu'ils semblent avoir été déposés à la manière des roches granitoïdes. Tels sont les faits relatifs à la formation ardoi-

sière du département des Ardennes. Avant de terminer cette Notice, i crois devoir relater ici un autre fait qui m'a paru digne de quelqu'attention, quoiqu'étranger à la constitution des terrains que nous venons d'examiner. § 9. Près Moncy-Notre-Dame, on observe dans Masse calcaire isc le voisinage du bois de la Havetière une carrière me sur les de calcaire bleu, d'une contexture spathique, schistes

leux.

b

présentant de larges facettes brillantes et très nombreuses. La roche est susceptible d'un assez beau poli, ce qui l'avait d'abord fait rechercher comme marbre ; mais on a été obligé d'y renoncer faute de stratification, et on ne s'en sert maintenant que pour la chaux. C'est une véritable masse isolée, dont la plus

grande dimension en longueur a au plus un

quart de lieue du levant au couchant, et sa plus

grande largeur, qui est du nord au sud, n'a que quelques mètres. Elle paraît bien évidemment reposer sur les tranches du schiste argileux ; elle est encaissée entre deux parois latérales composées d'une argile schisteuse grise feuilletée et tendre (les ouvriers l'appellent agaise

morte ), dans laquelle la matière calcaire est en quelque sorte disséminée et semble se fondre par gradation avec les premiers feuillets qui s'ados-

TIES ARDENNES.

sent sur la masse et la recouvrent même en certains-endroits. La roche est coupée d'une multitude de petits filons blancs et renferme des groupes et des géodes de cristaux, mais paraît absolument exempte de coquilles. L'existence de ce calcaire est un fait remarquable , car il semble appartenir à une époque très rapprochée de la formation du terrain qu'il

recouvre. L'argile schisteuse qui l'entoure lui sert de salbande, et cette circonstance prouve que la masse se trouve à sa place originelle, ce qui éloigne l'idée d'un transport opéré postérieurement au dépôt des roches schisteuses sur lesquelles elle repose.