Annales des Mines (1832, série 3, volume 1)
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G
TERRAIN DE CRAIE
sorte, que si même on ne l'associait pas au terrain de craie, il devrait être regardé comme plus moderne que ce terrain. J'ajouterai à ces détails que si on examine le grès de Cardonne au moyen de la loupe, il n'a que très-peu d'analogie avec le grès bigarré. Il est, au contraire, presqu'identique avec le grès
des environs de Berg-a. il contient comme lui des fragmens de calcaire, et fait, par suite, effervescence avec les acides. § 3o. La masse de sel de Cardonne se lie d'une Lesgypses et sels de la Ca- manière intime avec les gypses dont nous avons talognealfee- parlé dans le précédent. Si on examine sur une ut u ec rection1
stante.
carte la position de ces dépôts gypseux et salifères, on reconnaît bientôt qu'ils forment une ligne droite passant par Figuières , Olot , Bipolie, Berga et Cardonne , laquelle fait, avec la ligne Est et Ouest, un angle de 25 à 3o degrés, mais du côté opposé à l'axe des Pyrénées de sorte que ces deux directions se couperaient sous un angle de 45 et 5o degrés. La direction de la ligne gypseuse est à peu près la même que celle de la chaîne centrale des Alpes, qui a été produite par un soulèvement postérieur au terrain tertiaire. Il est probable que les gypses sont de la même époque,. nous avons reconnu en effet récemment (1) que le gypse et le sel se trouvent,
dans les terrains tertiaires , dans une position analogue à celles que nous venons d'indiquer dans le grès de Cardonne.
(1) Depuis la rédaction de ce mémoire, j'ai reconnu que le sel gemme était enclavé indifféremment dans le terrain
tertiaire et le terrain de craie; cette circonstance m'a engagé à réunir la description que j'avais faite de la mine de sel de Cardonne à quelques détails sur les ophites , et à en faire un mémoire particulier.
DES PYRÉNÉES ESPAGNOLES.
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§ 31. La vallée de l'Essera , qui prend sa source
au pied du glacier de la Maladette, et qui descend presque perpendiculairement à la direction générale des couches, nous offre un exemple très- remarquable des poudingues calcaires dont nous avons parlé. Après avoir coulé sur le gra-
Vallée de l'Essera.
nite et surie terrain de transition jusqu'à une
lieue au-dessous de Venasque , l'Essera traverse le grès bigarré sur une faible épaisseur, et s'engouffre
ensuite dans un défilé étroit et profond, ouvert à travers le terrain de craie. C'est au sortir de Castegon que commence ce défilé ; sa hauteur, qui est d'environ 120 à 130 mètres, son peu de largeur, qui n'excède pas 3o ou 4o pieds dans sa partie inférieure, et l'escarpement de ses parois ne permettent pas de croire que la vallée de l'Essera soit le produit du creusement des eaux.
Elle est le produit
Toutes ces circonstances nous prouvent au con-d'une fente.
traire que cette vallée est le résultat d'une fente qui s'est faite au moment où la chaîne des Pyrénées s'est élevée.
Le contact du terrain de craie et du grès
bigarré se voit sur la rive droite de l'Essera, entre
Villanova et Castegon. Les couches des deux terrains se dirigent à 0. 20 N., et sont sensiblement parallèles. Il n'en est pas de même du
terrain de transition que l'on voit sortir de
dessous le grès bigarré. Le premier présente des
aceidens qui ne se communiquent pas au grès bigarré : de sorte qu'il est très-probable qu'il y a eu dans les Pyrénées un système de dislocation, entre le dépôt du terrain de transition et celui du grès bigarré, tandis qu'il ne s'en est pas manifesté entre le dernier et la partie inférieure de la craie.