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Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)

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214. Bi ônie.

DES FONTES ET ACIERS.

ANALYSE

9°. Le chlore n'agit que lentement sur le fer par la voie humide , parce qu'il est gazeux et qu'il ne se

dissout dans l'eau qu'en très-petite proportion ; le brôme et l'iode, qui sont l'un liquide et l'autre solide, et tous les deux plus solubles que le chlore,

ont comme celui-ci la propriété, de dissoudre le fer sans qu'il y ait dégagement d'aucun gaz, et ils opèrent la dissolution beaucoup plus rapidement. Lorsque le brôme sera à un moindre prix on en fera probablement un fréquent usage pour analyser les fontes et les aciers. Voici comment il faut opérer. On verse dans un matras, ou dans une

fiole à col long et étroit , 35 gr. de brôme et

environ 3oo gr. d'eau , puis on y introduit j o gr. de fonte ou d'acier, en limailles , en poudre ou en morceaux, et l'on agite le mélange : l'action est vive et accompagnée d'un grand développe-

ment de chaleur quand la matière est pulvérulente ; elle a lieu d'une manière non apparente, mais cependant assez rapidement lorsque la matière est en gros morceaux : on chauffe légère-

ment dès que la plus grande partie du brôme a été absorbée et on finit par porter la liqueur jusqu'à l'ébullition; on lave le résidu par décantation; on le chauffe ensuite avec un peu d'acide muviatique, pour en séparer la petite quantité d'oxide de fer dont il peut se- trouver mélangé ; puis on le

lave de nouveau. Il se compose de charbon, de silice et de fragmens de laitier ; :comme la silice retient l'eau assez fortement et que l'on ne peut doser le charbon qu'enle brûlant et par différence

de poids, avant de griller ce résidu, il faut le calciner en le chauffant graduellement, jusqu'à la chaleur rouge, dans unpetit tube de verre fermé

par un bout on le pèse ensuite, puis on le grille

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jusqu'à décoloration, dans une petite capsule de platine ,et l'on en prend le poids de nouveau, etc. 100. On emploie riode,pour f analyse des fontes et des aciers, absolument de la même manière que le brôme ; mais il en faut: une proportion plus grande, quatre parties et demie au moins pour une partie de matière métallique. Il est essentiel que l'iode ait été purifié par sublimation; celui que l'on trouve dans le commerce est très-souvent mélangé de sable ou d'autres im-

Iode.

puretés.

Le brôme et l'iode sont d'un usage facile, expéditif et fort commode pour doser le carbone contenu dans les fontes et dans les aciers; mais malheureusement ils ne donnent pas, non plus que le chlore, la proportion exacte de cette substance lorsque la matière métallique renferme du

silicium; on ne peut employer ces trois réactifs avec sûreté que pour l'analyse des aciers et des fontes obtenus au charbon de bois. Quand il y a du silicium on remarque que dès que ce corps est mis à nu, il décompose l'eau avec une vive effervescence pour se transformer en silice, lors même qu'il y a dans la liqueur excès de brôme et

d'iode, tout comme cela arrive avec le chlorure d'argent, et l'on observe que le gaz qui se

décf'bbao-e a absolument la même odeur bitumineuse

particulière que celui qui se produit quand on traite les fontes par l'acide sulfurique ou par l'acide

rnuriatique. Cette odeur, indice de la formation d'une matière huileuse carbonée devait faire présumer qu'une partie du carbone des fontes était

entraînée par les gaz, et effectivement l'expérience a prouvé qu'il s'en perd toujours une quan-

tité proportionnelle à la quantité de silicium, et

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