Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)
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234 Du bronze.
LA FONDERIE DE CANONS
Le bronze, considéré en général comme un alliage de cuivre et d'étain dont les proportions
ne s'écartent pas beaucoup de celles qui constituent
le métal des bouches à feu , est jaunâtre; il possède une densité supérieure à la densité moyenne des deux métaux intégra us, mais qui varie avec
liage ordinaire successivement fondu à l'air, et moulé en sable, a donné les résultats suivans : Nomn. DES
POIDS DU
FUSIONS.
LINGOT
DÉCHET
roun
l eu rs proportions respectives. Sa malléabilité, assez
faible quand il a été refroidi lentement, augmente par la trempe. Sa tenacité s'accroît en
même temps, si l'épaisseur des échantillons est peu considérable, elle diminue dans le cas contraire. Il perd en tenacité et gagne en dureté par
l'écrouissage : quand cette opération est suivie du recuit, la tenacité croît et devient supérieure à ce qu'elle était à l'origine ; la dureté au contraire
diminue, mais reste supérieure à sa valeur primitive.
La densité augmente par l'écrouissage et diminue par le recuit, sans cependant redescendre à ce qu'elle était d'abord. Le bronze, plusieurs fois refondu, devient plus dense, plus tenace et plus dur. Cette propriété a été mise à profit dans la fonderie de Toulouse ;
où l'on a toujours soin de faire entrer dans la charge du fourneau une certaine proportion de
vieux bronzes. C'est à cette précaution qu'on attribue la supériorité marquée qu'ont toujours obtenu, dans les. épreuves, les pièces fondues dans cet établissement. Le bronze fondu au contact de l'air s'oxide; et, comme l'altération de l'étain marche plus vite que celle du cuivre, le titre de l'alliage varie continuellement. D'après une expérience de M. Dussaussoy,,
235
DE TOULOUSE.
COMPOSITION.,
Cuivre.
Étain.
100,3 100,7 101,8 103,0 104,o 105,0
10,7
onces. 268 236
2 3
204. 172 140
5
,2 1,6
2,1 2,5
2,6 3,0
6
10,3
9,2 8,o 5,0
Ces résultats font voir combien il est important que l'air, qui traverse le fourneau destiné à la fusion du bronze , soit dépouillé de son oxigène , par
la combustion, aussi coniplétement que possible. Dans cette intention, on lui fait traverser audessus de la grille une grande épaisseur de bois en ignition le fourneau de la fonderie de Toulouse ( Pl. V ,fig. 1,2 et 3) , remplit parfaitement
cette condition, puisque l'air qui s'échappe par les ouvraux , pendant que le feu est en pleine activité , n'a jamais donné, à l'analyse, trace d'oxigène libre. Lorsque le bronze fondu, surtout en pièces un
peu considérables, éprouve un refroidissement très-lent, il se fait une espèce de liquation. L'alliage n'est plus homogène, et on distingue à l'oeil nu des parties blanchâtres, connues des fondeurs
sous le nom de taches d'étain. Soumis dans cet état à une température graduée, le bronze se dépouille de la presque totalité de l'étain, qui en-
traîne peu de cuivre, et se trouve changé en une masse spongieuse de cuivre presque pur.