Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)
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LA FONDERIE DE CANONS.
brise à coups de masse; on découvre les pièces avec des tranchans acérés. Chargement Nous avons anticipé sur l'ordre des matières en du fourneau , conduite du nous occupant de la coulée, qui nous a paru venir feu, à sa place. Nous allons reprendre la conduite du
feu pendant la fusion qui s'opère dans le fourneau dont les détails circonstanciés sont représen-
tés, Planche V , fig. I, 2 et 3.
On charge d'abord les cuivres, les bouches à feu hors de service, les vieux bronzes, tels que masselottes, échenaux , etc., et l'on a toujours soin de placer les grosses pièces du côté de l'autel. Cette
opération oblige à pénétrer dans le fourneau, et se fait par conséquent avant qu'on n'allume le feu.
On n'emploie que le bois pour combustible; ce sont des bûches de chêne d'un faible diamètre. Cette préférence tient d'abord à ce que les houilles,
même les plus pures, contiennent toujours une certaine quantité de soufre, qui est sujet à altérer la qualité du bronze; ensuite à ce que le bois donne un feu plus égal. En effet, dans un fourneau alimenté à la houille, l'introduction du combustible est immédiatement suivie d'une épaisse fumée, et d'une interruption plus ou moins pro-
longée de flamme; tandis que le bois se charge bûche par bûche, et donne une flamme claire et soutenue, dont la chaleur est d'ailleurs bien suffisante pour produire la fusion du bronze. Pendant les trois ou quatre premièees heures, le feu paraît languir. Au bout de la première, en effet, il s'est allumé lentement; le bronze s'est cou-
vert d'une suie noire déposée par la fumée; une flamme terne s'allonge à peine jusqu'aux soupi-7 Faux ; puis le feu augmente graduellement. Au
DE TOULOUSE.
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bout de la troisième heure, le bronze est d'un rouge cerise, et les petits fragmens placés du côté
de l'autel commencent à entrer en fusion. Au bout de la quatrième heure, les parois du fourneau sont d'un rouge vif; le métal est à la température blanche; la liquation de l'étain commence
à s'opérer, et les morceaux ressemblent à des masses de neige. Six à sept heures après la mise en feu, la masse totale est presque liquéfiée. Afin de pousser vivement la chaleur, on jette à chaque instant des bûches dans le foyer. La flamme sort par toutes les issues. Avec des perches de bois bien
sec, on brasse la matière; on pousse vers l'autel les lingots non fondus; avec des râbles en bois, on écume les crasses qui nagent à la surfice.
Quand tous les métaux sont en pleine fusion, on charge les buchilles à la pelle. De temps en temps on fait des projections partielles; et la matière touche à peine le bain, qu'elle disparaît. On brasse pour maintenir l'alliage homogène; puis, lorsque tout le bronze est fondu, l'on complète la charge en métaux blancs, et en étain qdon glisse successivement en saunions dans le bain de bronze; puis on écume et l'on brasse avec des râbles en
bois. La présence du bois dans le bronze détermine une vive ébullition, qui facilite beaucoup le mélange. Jamais les deux portes du fourneau ne doivent être ouvertes à la fois, pour éviter le refroidissement produit par le courant d'air. Quand le chargement est complet, on ferme les portes, et l'on donne un dernier coup de feu qui porte la coulée à son maximum de température. On brasse, on écume pour la troisième et dernière fois; puis, après avoir pris la température au moyen du pyromètre, on fait jouer la per-