Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)
Page : Image 128
Révision de 4 mai 2015 22:19:02, edited by 194.214.158.55
LA FONDERIE DE CANONS. 54 la pièce, et forme au-dessus de son prolongement un angle de quelques secondes quia son sommet à la bouche du canon.
L'épaisseur du foret est telle que le tranchant du couteau passe par l'axe.
Une crémaillère et un cric pressent l'outil contre le bronze. La tige glisse à frottement doux dans des portions de rainures. L'outil est inébranlable quand il commence à mordre ; il ouvre devant lui un cylindre concentrique à l'axe de la pièce. Quand la tête est engagée, la tige est soulevée à cause de l'angle formée par l'axe de la pièce avec
la direction du foret; elle fléchit et appuie le talon de l'outil sur la paroi de l'âme. Si cette âme est bien centrée, l'instrument ne peut plus dévier.
Théoriquement, l'âme ne peut jamais se trouver excentrique. Dans la pratique, plusieurs causes
amènent ce fâcheux résultat : la flexion du faux bouton, qui peut céder sous le poids de la pièce; un défaut dans la construction d'un foret dont le tranchant ne passe pas par l'axe. L'excentricité se manifeste bientôt à la bouche par l'oscillation de la tige du foret. On rend cet indice sensible en
approchant sur l'établi, et près de la bouche, une équerre immobile qui embrasse le plat et la tranche de la tige. Ces deux faces ne doivent ni s'en approcher ni s'en écarter pendant la rotation de la pièce. Si l'on réfléchit, au moyen d'un miroir, la lumière du soleil ou celle d'une bougie dans l'âme d'un canon monté sur le tour, on aperçoit facile-
ment, au mouvement et à la forme des arêtes
DE TOULOUSE.
255
lumineuses, si le foret a ou n'a pas marché en ligne droite. Après le foret, on ouvre le diamètre de l'âme avec des rouleaux : ces instrumens , amorcés par un long cylindre, ne peuvent dévier. Le second renfort ne peut être tourné, à cause
Ciselage.
de la présence des tourillons et des anses; on remplace l'action du tour par un ciselage à la main,
on finit à la lime l'ouvrage dégrossi au burin ; puis on fait disparaître les traits de lime par un martelage long-temps répété. Pour tracer les tourillons et leurs embases , on rra cé des tondresse d'abord , sur les deux tourillons, les arê-rill°ns.
tes correspondantes, à angle droit sur l'axe de la pièce; on achève les tranches d'équerre sur ces deux arêtes. On retourne la pièce, et l'on fait la même opération sur les deux arêtes diamétralement opposées. Au moyen de cales, on établit ces arêtes hori.
zontales, et la ligne des centres qui aboutit aux arêtes dégrossies, bien verticale. Avec un niveau, l'on prend le point culminant des deux astragales tournées; sur ces points on fait reposer des tasseaux préparés pour chaque calibre. Une règle en fer placée sur les deux tasseaux est parallèle à l'axe de la pièce. A cheval sur cette pièce, on dresse une double équerre dont les pates reposent sur les arêtes dégrossies.
Pour nous représenter la méthode, supposons une coupe transversale dans le canon, PLV, 0 sera l'axe de la pièce; A l'arête supérieure de la règle; B l'arête supérieure de la double équerre;
.
G.