Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)

318 CHIMIE. breuses petites paillettes de paraffine. Si ce liquide

n'a pas encore l'état convenable, on l'y amène par des distillations réitérées, et on en sépare ensuite la paraffine de deux manières différentes.

La première consiste à mêler et agiter le liquide distillé avec six ou huit fois son poids d'esprit-de-vin à 36° B. Après un peu de repos, il se dépose du mélange trouble une masse d'une liquidité épaisse , qu'on lave itérativement avec de l'esprit-de-vin de la même force jusqu'à ce qu'elle se transforme en petites feuilles incolores. On dissout enfin ces dernières à chaud dans de l'alcool

absolu, et on laisse refroidir la dissolution. La paraffine se sépare en aiguilles blanches, minces, et en petites feuilles ; et pour les purifier entièrement, on peut les dissoudre encore dans de l'alcool absolu chaud, et les séparer par le refroidissement. On agit de même avec la partie qui, par l'évaporation, s'est séparée de l'eau mère alcoo-

lique. De cette manière on obtient la paraffine en un précipité peu: consistant, d'un blanc de neige, non pas économiquement, puisqu'il faut employer beaucoup d'esprit-de-vin, et qu'une partie considérable de paraffine y reste en dissolution. Le moyen suivant est plus convenable : on mêle et on agite l'huile de goudron pesante, qui a été distillée plusieurs fois, avec de l'acide sulfurique concentré ou de l'acide sulfurique fumant par petites portions de son poids), jusqu'à ce

que le mélange soit devenu entièrement noir et liquide, ce qui se fait avec chaleur et développement d'acide sulfureux, et exige en acide à peu près ou-;.` du poids du liquide oléagineux. Si la chaleur ne s'élève pas par-là jusqu'à oo° c., il

EXTRAITS,

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faut l'y porter artificiellement. On abandonne alors le mélange au repos pendant douze heures ou plus dans un lieu dont la température ne soit pas moins de 50°, de sorte que la paraffine ne puisse se figer, et l'on trouve sur la surface un liquide entièrement incolore. On décante ce liquide, qui est une combinaison de paraffine avec une huile particulière ; ou bien, après le refroidissement du tout, on l'enlève comme un disque, on le brise, on le lave avec de l'eau, et on l'exprime entre du papier absorbant; par ce moyen, l'huile est absorbée par le papier, et la paraffine reste en petites feuilles que l'on purifie de la manière déjà mentionnée, en les faisant dissoudre dans de l'alcool absolu chaud et que l'on peut fondre sous l'eau en une masse. Cette masse doit

être incolore et transparente comme du verre pur, sèche et peu flexible, et ne faire aucune tache de graisse sur du papier absorbant.

Si, comme cela arrive quelquefois, la combinaison de paraffine et d'huile ne se séparait pas convenablement du mélange sulfurique, alors on la soumettrait à la distillation : l'eau, l'acide sulfurique et une huile s'évaporent. Aussitôt que cette dernière s'épaissit (contient de la paraffine), on la

recueille à part et on la traite comme ci - dessus avec l'acide sulfurique, l'alcool, etc. Si cette com-

binaison n'est pas entièrement incolore, on la laisse se figer, et on la traite avec de l'acide sulfu-

rique concentré; puis, pour la clarifier, on l'abandonne à un long repos à une température chaude. On obtient l'eupione au mieux en mettant dans une cornue de fer du goudron animal brut et frais provenant de chairs, d'os, de sabots ou de cornes,