Annales des Mines (1832, série 3, volume 3)
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CIII MIE. 344 Ces observations démontrent la difficulté phis ou moins grande qu'on éprouve à opérer des saturations au milieu de l'alcool, et doivent mettre
en garde contre un jugement trop précipité sur la neutralité apparente des liquides. Les affinités des corps les uns pour les autres sont susceptibles de changer avec la nature des dissolvans- dans le
sein desquels l'action s'exerce présentement, et il
lie serait pas exact de dire d'une manière
absolue que tel acide décompose telle série de sels; car, à l'état isolé ou à l'état de dissolution les résultats sont quelquefois tout différens.
Il n'est pas impossible qu'avec l'acide carbonique, ou tout autre acide faible dissous dans un véhicule convenable, on ne parvienne à éliminer les acides les plus- puissans de leurs combinaisons salines.
L'acide oxalique, desséché sous la machine pneumatique et dissous dans l'alcool absolu, pré-
cipite le nitrate de chaux en solution dans le
même liquide, sans qu'ici il y ait aucune inter.vention de l'eau. 34. PRÉCIPITATION des composés dans un dissol.
vant dans lequel ils sont inégalement solubles; par M. Gay-Lussac. (Ami. de Ch., t. 49).
p. 323.)
Beaucoup de sels insolubles dans l'eau se dissol-
vent dans les acides, mais ils en exigent en général des quantités très-différentes. On conçoit dès
lors que si l'on donne clans le même dissolvant acide plusieurs sels remplissant cette condition, on
pourra les précipiter tous successivement, en saturant peu à peu l'acide au moyen d'un alcali; le-
34S sel le moins soluble sera précipité le premier, et le plus soluble le dernier : c'est un fait hors de toute contestation. Ce procédé peut être employé en grand ; il peut même l'être quelquefois pour des analyses délicates; mais il serait plus comEXTRAITS.
mode et plus sûr d'opérer la précipitation sans être obligé d'avoir égard à la proportion d'alcali qui la détermine. Le procédé que je propose, et qui m'est venu depuis long-temps à l'esprit, parce qu'il se rattache à celui que j'ai donné dans les anciennes Annales de Chimie, tome 49, page 21, pour la
séparation mutuelle des oxides métalliques, consiste à verser dans la dissolution acide un sel végétal, de l'acétate de potasse par exemple; tous les sels qui demanderaient un grand excès d'acide
minéral pour être tenus en dissolution, et qui conséquemment, seront presque toujours insolubles dans l'acide acétique, seront précipités, et . ceux qui y sont solubles resteront en dissolution. Ainsi, du phosphate de peroxide de fer et, du phosphate de chaux étant dissous dans l'acide hydrochlorique le premier sera seul précipité par l'addition d'acétate de potasse, et le second restera en dissolutiôn. L'acide hydrochlorique beaucoup plus puissant que l'acide acétique, se laisse saturer par la potasse et met à nu une quantité équivalente d'acide acétique, lequel , étant supposé ne pouvoir dissoudre le phospha te de fer, le laisse se précipiter et retient seulement le phosphate de chaux.
On peut concevoir un autre acide plus faible encore que l'acide acétique et s'en servir, combiné également avec une base, pour opérer des séparations qui ne pourraient avoir lieu avec l'acétate de potasse.