Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1833, série 3, volume 4)

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RECHERCHE ET EXPLOITATION

entreprises en 1818, par la. compagnie Thonnellier (i), les recherches qui amenèrent la découverte du sel gemme. L'idée de ces recherches appartient à un ancien magistrat, des citoyens les plus recommandables de cette ville,

feu M. Vignon. La demande adressée par la

compagnie à M. le directeur général des mines, le 20 avril 1818 , à l'effet d'être autorisée, établir un sondage, annonçait pour bot de rechercher s'il n'existait point de mine de houille aux environs de Vic. De là, quelques personnes ont conclu que le hasard seul avait conduit les explorateurs

à découvrir le sel gemme .et leur ont dénié le titre d'inventeurs. je suis plutôt porté à croire que la compagnie avait déguisé son but réel, dans la crainte assez naturelle d'être traversée dans ses opérations par les fermiers qui exploil taient alors les salines de l'Est, et auxquels la découverte du sel gemme devait nécessairement

apporter du trouble. Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est que la compagnie n'avait pas tesoin de solliciter l'autorisation du. gouverne-

ment pour faire un sondage. En effet, cette

autorisation n'est nécessaire que lorsqu'on veut

sonder dans le terrain d'un propriétaire non consentant, et il n'était guères probable que

cette circonstance se présentât; et effectivement elle ne s'est pas présentée. Dans tous les cas, et quand même la découverte aurait été le fruit du hasard, cela n'aurait affaibli en rien les droits de M. ,Vignon et de la compagnie Thonnellier au

DU SEL GEMME.

4i titre d'inventeurs, dans le sens que la loi a attaché et dû attacher à ce mot.

Une autre opinion erronée s'est accréditée, qu'il convient de rectifier ici, afin de rendre à chacun ce qui lui appartient. Comme c'est dans les années qui ont suivi la découverte de Vie, que les nouvelles salines, de la Souabe ont commencé à être toutes en activité, on a cru que l'invention française .avait seule donné lieu à la

création de ces usines. Mais M. Alberti établit bien nettement, dans sa géognosie du Wurtemberg (1), que le sel gemme a été atteint près de Friechichshall, au printemps de 1816, pendant que 114. le conseiller Glenk l'a rencontré au com-

mencement de 1818 à Wimpfen, dans les états de HeSse-Darmstaclt. Ainsi tombe et le reproche que les uns adressaient à la compagnie Thonnellier d'avoir fait perdre à la France d'impor-

tans marchés pour ses sels, et l'honneur que d'autres voulaient lui rapporter de la découverte

allemande. Mais résulte-t-il de ce que je viens de dire. que

le reproche opposé soit plus fondé? à :savoir que, comme on l'a imprimé, les explorateurs de Vie n'aient fait. que suivre l'exemple de. nos voisins d'outre-Rhin. Non , sans doute ;' et-Ina conviction se fonde sur cela : que l'auteur de la découverte, dont les études ni les occupations n'avaient jamais été tournées vers l'art des mines, .

ne pouvait pas avoir connaissance des opérations qui se faisaient sur les bords du Necker, à une

époque où personne, dans ce pays de salines, (i) Cette compagnie était composée de MAI. Thonneilier, , ancien payeur général des arniées;..Thiébault, lieuenant-général; Goupy et J3atbedat, banquier.

(1) Die Gebirge des Kiinigreichs Wûrtemberg. Stuttard 1826, page 216.