Annales des Mines (1833, série 3, volume 4)
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SUR L'EMPLOI DE L'AIR CHAUD
nouveau fondage, puisque Fon a fait deux autres changemens encore, l'un dans la construction de l'ouvrage et des étalages, l'autre dans le volume de la charge. Les étalages avaient anciennement une inclinaison de 45°, laquelle a été portée à 6o°;
en même temps l'ouvrage a été élargi de 2 à 3 pouces et sa hauteur a été diminuée de 6 pouces; en outre, la grandeur des charges a été augmentée; de 33 pieds cubes wurtembergeois = 22P'87
cubes de France de charbon elle a été portée à 46 pieds cubes würtembergeois = 3Ip22 cubes de France, et la charge de minerai a été augmentée d'abord dans la même proportion, mais on a pu ensuite l'augmenter ,encore trèspromptement ; elle était en premier lieu de 7o"v-90, et aujourd'hui elle est, terme moyen, de 102 livres. L'augmentation du volume des charges
a eu pour but de rendre les charges moins fréquentes, afin de tenir l'entrée de l'embrasure C entièrement libre pendant des intervalles plus longs, parce qu'au moment des charges, cette entrée est toujours un peu embarrassée, ce qui nuit au chauffage du vent. Il est évident que ce ne sont pas ces chan gemens qui ont produit une différence si considérable dans
la consommation en charbon. D'ailleurs, comme on l'a déjà vu, le fourneau avait marché pendant six semaines à l'air froid, et ses consommations et produits, pendant les quatrième et cinquième semaines, étaient telles qu'on les avait souvent vu anciennement ; mais ils se sont améliorés presque subitement dès qu'on a donné le vent chaud. En même temps qu'on a donné le vent chaud, il a fallu augmenter la levée de la palle. Le manomètre indiquait anciennement une hauteur de
A WASSERALMGEY.
pouces=om.3i6 d'eau environ pour la pression du vent froid; pour la pression du vent chaud, il om.4o d'eau. La conindique celle de 14 pouces sommation par semaine en charbon n'a guères va-
rié par le vent chaud; mais le produit en fonte, qui s'élevait à 527 quintaux pendant la sixième
semaine du tondage, s'est élevé, dès la huitième, à 676 quintaux ; à la neuvième elle était de 725, et depuis que la température du vent dépasse con-
stamment 165°, elle est, terme moyen, de 734 quintaux= 357 quintaux métriques par semaine.
L'allure du fourneau a été de beaucoup améliorée; aussi la fonte est plus propre aux mélanges, elle prend des empreintes plus nettes; car il ne se forme plus de graphite, bien qu'elle soit très-carbonée. La marche du fourneau est plus régulière, les scories sont en général mieux vitrifiées et plus fluides.
Ces beaux résultats ont engagé l'administration royale à employer le même procédé au fourneau de Wilhelm, qui est en feu depuis quatre-vingtdeux semaines.. Il a fallu un mois de temps pour construire le four et tout ce que comprend l'appareil destiné à chauffer le vent. Le 15 mai 1833, à quatre heures du soir, le vent a cessé d'arriver au fourneau à l'état froid, et on l'a fait passer dans l'appareil destiné à le chauffer. La charge a été poussée à 23 pieds cubes de charbon, et 77e.5o de minerai, ce qui correspondait, quant à la proportion, exactement aux petites charges telles qu'on les avait faitesce jour encoreavec le vent froid. Les roues de la machine soufflante faisaient alors sept tours par minute; le manomètre de Wilhelm marquait 10.05. Les scories n'étaient pasbien vitrifiées et avaient une couleur vert foncé, la fonte
tirait sur le blanc; tout indiquait qu'on était dans