Annales des Mines (1833, série 3, volume 4)
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DES DÉPÔTS TERRESTRES
par l'exhaussement de son lit, trouve ailleurs une nouvelle issue, montrent que la création des dégorgeoirs, et, par suite, des lacs et des cavernes intérieurs, est un phénomène de notre époque,
phénomène qui d'ailleurs a dâ se produire dès l'époque subapennine , puisque l'existence des bassins fermés lui est antérieure. Nous trouverions donc dans les cavernes de la Morée des ossemens
fossiles de cette époque, si le soulèvement des grandes Alpes avait disloqué le sol de la Morée comme celui de la France méridionale, et mis
A LA .SURFACE DE- LA MORÉE.
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les plaines, sur la courbe horizontale que dessinent les anciens rivages. Telle est la position des sources de Lerne, de l'E-
rasinus, de Tirynthe, de Candia dans l'Argolide, et des magnifiques sources de Skala ,dans fHélos; souvent enfin elles se font jour au-dessous du niveau de la nier, comme à l'Anavolo, près d'Astros, et sur un grand nombre de points, en face des rivages abruptes de l'Argolide, de la Laconie et de l'Acha ïe.
l'intérieur des cavernes à découvert Des Sources-mères, ou kephalovrysi. Après
Le fleuve sous-marin de l'Anavolo (Dine) ) présente le plus beau phénomène de ce genre : à
cours d'eau souterrains, nous allons les examiner à leur sortie. On nomme kephalovrysi (tête des eaux), leurs débouchés inférieurs ; ce n'est pas seulement par
et les sables bouillonner sur une étendue considé-
avoir étudié l'entrée, dans les montagnes, des
le volume de leurs eaux, niais encore par son égalité en toutes saisons et par des intermittences
irrégulières, qu'elles se distinguent des autres sources.
La position des kephalovrysi nous a paru déterminée par des circonstances géognos ti qu es; dans
la montagne comme aux sources du Ladon et celles du Baphagus (i) , près de Carytène , et dans plusieurs autres lieux elles percent au-dessus des couches marneuses situées à la partie infé-
rieure de la grande formation de la craie et du grès vert, et dans la Laconie , au contact des marbres et du terrain schisteux; niais les plus volumineuses s'ouvrent sur le littoral, ou, dans (1) Nous nous servons des noms anciens par nécessité, ces rivières n'ayant plus de noms modernes.
3oo ou //oo mètres du rivage, on voit, par un temps calme, les flots dessiner de grands arcs concentriques autour d'une partie très-bombée, rable. Le rivage présente un affaissement concentrique d'une centaine de mètres (l'élévation, creusé dans les flancs de la montagne du Zavitsa (voy. la nouvelle Carte de Morée, feuille III); fait dans lequel on ne peut manquer de reconnaître l'enfoncement de cavernes produites par une action, non d'érosion, mais de déblaiement. Il eût été d'autant plus important pour nos recherches zoologiques, et pour l'explication du mélange, dans un même bassin, des dépôts fluviatiles et marins, de pouvoir recueillir les espèces
qui peuplaient ce fond de mer , que cette sortie de fleuves d'eau douce au milieu de golfes est très-fréquente sur toutes les côtes de la Grèce, (i) Pausanias avait observé ce phénomène, mais le texte est si obscur et les traductions si fautives, que nous n'eussions jamais deviné de quoi il était question, si nous n'avions pas visité les lieux. Tome FI, 1833. 8