Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1833, série 3, volume 4)

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SUR LE GISEMENT

formés; parmi ceux qu'on a trouvés jusqu'à présent, il y en a qui se rapportent non- seulement au calcaire jurassique, mais encore au lias, au muschellialk et même au terrain de transition, et presque tous sont à l'état ferrugineux. Ainsi de la présence de fossiles jurassiques dans les minerais en.i grains, on ne peut tirer aucune conséquence pour le rapprochement de ces minerais avec le terrain jurassique; d'ailleurs on y a trouvé des hamites fossiles qui né se rencontrent pas dans les terrains inférieurs au grès vert : ainsi c'est

tout au plus au grès vert que ces minerais de-. vraient être assimilés. Quant à la circonstance que présentent ces fossiles d'être presque tous transformés à l'état ferrugineux, elle s'explique facilement, car on sait que la silice se substitue au carbonate de chaux dans certains madrépores et autres fossiles jurassiques.

On a aussi avancé, pour établir de l'analogie entré les minerais en grains et les minerais tiques , que les uns et les autres présentaient une certaine proportion de grains qui jouissaient de la propriété magnétique; mais ce caractère ne peut pas servir à un rapprochement, car on trouve dans le grés. vert, par exemple, un minerai de fer, la chamoisite, qui est rendu magnétique par un composé analogue à celui qui communique cette propriété aux minerais en grains. On peut encoremettre en avant d'autres objections contre l'opinion que je combats ; ainsi on remarque, en plusieurs endroits, que les argiles qui

contiennent les grains de minerai sont déposées sur la surface du calcaire jurassique déjà accidentée, et que par conséquent il y a eu interruption entre les deux formations: on remarque aussi que les

259 argiles ferrugineuses contiennent souvent du sable et des cailloux quartzeux, et que les rognons de DES MINERAIS DE FER.

minerai renferment aussi quelquefois de petits fragmens de quartz ; et, ce qui est important à remarquer, c'est que cette circonstance se présente tout aussi bien dans les minerais qui n'ont pas été remaniés depuis leur formation, que dans ceux qui l'ont été comme je vais le dire ; seule-

ment les fragmens de quartz existent presque toujours, et en grande abondance, dans les derniers, tandis qu'ils sont ordinairement assezrares dans les premiers. On avait aussi objecté, contre l'assimilation des minerais en grains au calcaire oolitique , la présence dans certains de ces minerais de débris d'animaux diluviens ; mais cette objection n'est pas fondée : il est certain qu'a l'époque de la débâcle diluvienne les minerais de fer en grains ont été remaniés, et qu'ils ont rempli des dépressions, des crevasses, en entraînant avec eux des cailloux roulés, des matières arénacées et des débris d'animaux diluviens : ces gîtes de minerais sont tou.

jours à la surface du sol, ou ne sont recouverts que par une petite épaisseur d'argile sableuse.

D'après ce qui précède, ii ne me paraît pas

possible de regarder les minerais de fer en grains comme faisant partie du système jurassique, et eu formant le quatrième étage. On repousserait facilement par les mêmes argumens l'assimilation des minerais en grains au système du grès vert et de la craie : la principale raison que l'on apporte pour soutenir cette opinion, c'est la présence des fossiles; mais j'ai déjà dit comment on répondait à cet argument. Il n'est pas possible non plus de regarder tous