Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

DES MONTAGNES DE L'OISANS.

FAITS POUR SERVIR A L'insToter

lans de leurs formes se trouvent en partie masqués. -Ces mêmes cimes étant, ainsi queje l'ai déjà dit, les plus hautes des Alpes françaises, et même de toute la partie des Alpes comprise entre le mont Blanc et la Méditerranée, on conçoit que plus on

s'en éloigne et moins on doit être gêné pour les voir pa r l'énorme en tassem en t de montagnes moins

élevées dont elles sont environnées de toutes parts.

Aussi les aperçoit-on très-bien du mont Pilas ( Loire) et du mont Mezenc (Haute-Loire), dominant tout ce qui les entoure. Du Pilas particulièrement , un oeil déjà au courant de leur struc-

ture, en reconnaît les principaux détails avec

une netteté surprenante. Placé dans une direction presque diamétralement opposée à celle de Guilestre et du col Longet, on retrouve, par exemple à la gauche du Grand-Pelvoux, la montagne dentelée de granite figurée en e 2, Pl. Ire . On reconnaî t aussi sur la gauche la forme en crête de l'aiguille du midi de la Grave. Ce ne serait pas sans doute d'un observatoire aussi éloigné queleur structure pourrait être étudiée; mais ce genre d'examen sert du moins à vérifier que, dans les observations faites de plus près, on a su se mettre à l'abri des il-

lusion s de la perspective, qui cessent d'être possibles

lorsqu'on a une reculée de 15 myriamètres ou 3o lieues.

Les observations faites à l'extérieur du groupe sont d'ailleurs susceptibles d'être vérifiées par celles qu'on peut faire-, en choisissant des stations d'où l'ceil plonge danslebassin de la Bérarde. Du col de la Pisse , qui, comme je l'ai déjà dit plus haut, est formé par une échancrure de l'enceinte circulaire, je découvrais une grande partie du pourtour intérieur de ce bassin. De ce point je

n'apercevais plus qu'un bien petit nombre de ces vastes champs de neige pendans en glaciers ,qui for-

mentlecaractèreetrornemen tdesfiancsextérieurs. Lebeau glacier de La Condamine et les autres glaciers moins considérables qui descendent vers le vallon de Con te-Faviel , se trouvent à la vérité dans l'intérieur du cirque ; mais ils remplissent des anfractuosités très-élevées au pied septentrional de la partie méridionale du contour, et leur existence est due probablement en grande partie

à leur exposition. Dans tout le reste du bassin, je n'apercevais que des amas de neige peu étendus remplissan t quelques inégalités. Des murailles, des obélisques de granite presque complétement nus,

en formaient presque tout le contour, et occupaient la plus grande partie de l'horizon. Seulement au haut de plusieurs des escarpemens les plus élevés, on apercevait la tranche de quelques-

uns de ces talus de neige qui s'abaissent vers l'extérieur.

Les montagnes de l'Oisans ne présentent, il faut en convenir, que des beautés géologiques: le voyageur ordinaire n'y trouvera que de belles horreurs. Il y cherchera vainement ces paysages, à la fois gracieux et grandioses, qui l'attirent à si juste titre à Grindelwald et à Chamouny. Le fond des vallées est trop élevé pour que la végétation puisse embellir de son luxe les bases de leurs flancs glacés. Quelques maigres paturages y. cèdent bientôt la place à la neige ou à la roche nue; quelques trembles, quelques .frênes clair-semés ombragent

presque seuls le vallon de la Bérarde. La Combe de Malaval, et les vallons de Beauvoisin et d'En-

traigues, sont entièrement nus. Des bois de Mélèzes mal fournis revêtent, par une rare et