Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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FAITS POUR
A L'insTonel,
III°. PARTIE. - Rapp°, ts de gisement des roches dites primitives, et des roches de .3-édiment.
DES MONTAGNES DE L'OISANS. -
Les pentes inclinées vers la circonférence, dont les parties les plus élevées supportent ces champs de neige qui ont été mentionnés précédemment, ne s'étendent pas invariablement jusqu'à la circon-
férence du massif. Quelquefois , semblables à des pans de toitures, elles reposent même du côté de l'extérieur sur des esearpemens presque perpendiculaires. Le bord de la masse primitive est coupé au nord, entre la Grave et le Dauphin, par un défilé nommé Combe de Malaval, qui paraît n'être que l'ouverture restée bâillante d'une grande faille. Cette faille aurait séparé les masses de gneiss que recouvrent les schistes argilo-calcaires du système jurassique, dont se composent les montagnes arrondies , appelées les Fiés de Paris, des masses du même gneiss, qui, plus au sud et à plus de mille mètres plus haut , supportent les glaciers suspendus au-dessus de cette gorge si sauvage.
La même l'aille se prolongerait en passant au sud du col du Lautaret, et ensuite dans la vallée du Monestier, où elle séparerait les couches de grès et de calcaire du terrain jurassique, plongeant à l'est de celles du système à nummulites ( terrain crétacé ), qui , plus au sud et presque dans le prolongement des 'premières, se montrent dirigées et inclinées de la même manière. Elle se terminerait en atteignant les parties du sVsteme jurassque , qui se relèvent à l'est vers la vallée de Plats-l'inets Peut-être, dans l'origine, cette crevasse conservait-elle une certaine largeur jusqu'à une pro-
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fondeur considérable; mais bientôt des éboulemens survenus dans les parties supérieures, ont dû en élargir l'ouverture et en combler tout le fond. Dans les parties où cette faille traversait des roches calcaires plus ou moins argileuses, tous les angles se sont émoussés et la surface est parvenue promptement à un état presque stationnaire ; mais dans la partie comprise entre la Grave et le Dauphin, où la faille traverse un gneiss trèssolide , les choses ont été moins vite, les escarpe-
mens sont restés vifs, et les éboulemens durent encore.
Même danscette partie, à laquelle seule s'applique le nom de Combe de Malaval, la fente primitive aura dû être promptement augmentée par la chute,detout ce pela secousse initiale avait ébranlé de part et d'autre, et ceux des menus débris qui ne seront pas tombés jusqu'au fond de la crevasse, auront été entraînés par leseaux. Une fois arrivée aux parties à peu près intactes , la succession des éboulemens est devenue très-lente. Çà et là , les talus de débris de part et d'autre de la vallée sont jonchés de blocs gros comme des maisons qui,
après avoir résisté à l'épreuve de la chute, sont inattaquables , même par les eaux bondissantes de la Romanche qui en baignent quelques-uns. La quantité limitée de ces blocs montre que, depuis que la dégradation a atteint des parties peu fendillées, le nombre des éboulemens a été peu considérable; et la disposition de ces mêmes blocs est tellement en rapport avec l'état actuel des choses dans le gorge, qu'on a peine à se fi-. gurer que, pour la plupart, ils gisent dans leur place actuelle depuis un certain nombre de siècles; ils semblent tous être tombés d'hier.